Après Petit pays, Gaël Faye aura laissé en 2017 une belle empreinte dans le paysage éditorial : près de 1,25 million d’exemplaires de l’ouvrage (hors ebook) vendus en France, des éditions à répétition, reprenant la couverture du film – parce que, oui, évidemment, il y eut l’adaptation. Mais l’écrivain et compositeur, bien après cette incursion dans le monde de l’écrit, décide de prendre les rails. Ceux de la SNCF précisément, pour un spot publicitaire, au message plutôt engagé.
Le 28/08/2021 à 10:47 par Victor De Sepausy
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13,8 millions € pour Petit pays (donnée Edistat), toutes éditions confondues, voilà un succès significatif pour un premier roman qui fut salué du Prix Goncourt des Lycéens, celui du Roman Fnac ou encore par le Prix du premier roman, et d'autres encore. N’en jetez plus, Gaël Faye, cet immense artiste au sourire pudique et discret a conquis les lecteurs.
Ayant séduit bien avant les éditeurs du monde entier, traduit dans une quarantaine de langues, jusqu’au kinyarwandais — la langue nationale du Rwanda, dont il est originaire, publié par les éditions D’en Bas sous le titre Gauhugu Gato –, cet ouvrage aura seulement manqué la marche du cinéma. Tombée en plein Covid, l’adaptation d’Éric Barbier avait tout pour convaincre — fidélité et sensibilité —, mais fut victime d’une année pandémique de merde, maintenant on a plus que le droit de le dire.
LIVRE ILLUSTRÉ: L’ennui des après-midi sans fin de Gaël Faye
340.000 et quelques entrées, probablement bien moins que ce que l'on pouvait espérer, ou attendre. L'édition poche qui reprenait l'affiche en couverture aura, pour sa part, réalisé plus de 53.000 exemplaires de vente, pas si mal.
Et voici donc que le Franco-rwandais prend part à la campagne de communication de la SNCF, qui s’articule autour « d’un film-manifeste », lancé ce 29 août : Hexagonal. L’entreprise entend parler aux Français, pour « renouer le lien historique qui [les] unit ». Ainsi défilent nostalgie passée, présent consterné et futur incertain avec Gaël Faye non en écrivain, mais bien en slameur.
La modernité du genre musical aurait convaincu la SNCF de porter son choix sur cet ambassadeur qui « clame avec fierté, mais aussi sensibilité tout l’engagement et l’amour que la SNCF et ses cheminots portent aux Français », relève le communiqué de presse. « La SNCF est un petit bout de la France et nos destins sont liés. C’est ce que nous voulons exprimer », pointe Stéphanie Rismont, Directrice de la communication et de la marque du Groupe SNCF.
La production se pare également de vertus écologiques : décor naturel, stylisme réalisé avec vêtements d’occasion, distribution opérée dans la région de tournage, et gestion raisonnée de l’énergie — aucune star n’aura donc été maltraitée durant les prises de vue. Le tout pour diminuer les émissions de CO2 liées à cette production. Notons que l’ensemble est dû à Publicis.
Pendant ce temps, l’écrivain et chanteur se concentre sur d’autres projets : le retour à la scène, certes, et les conseils de lectures et de découvertes. Récemment, c’est un ouvrage du photographe Elliott Verdier qu’il présentait : Reaching for Dawn. Un titre qui raconte le Liberia en images, avec une certaine puissance dans la lumière.
S’il en signe la préface, c’est en toute modestie, puisqu’il se trouve là aux côtés de Leymah Gbowee, l'une des trois lauréates du prix Nobel de la paix 2011.
Crédit photo : ActuaLitté CC BY SA 2.0
Par Victor De Sepausy
Contact : vds@actualitte.com
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