#Auteurs

Connaître et comprendre : les traducteurs ont toujours eu ce rôle d’explorateurs

Docteure en littérature française et comparée, Lise Chapuis s’est un beau jour passionnée pour l’italien. Au point de faire métier de traduction. Elle dirige également la collection Selva selvaggia, des éditions L’Arbre vengeur, où, là aussi, elle offre aux lecteurs français de découvrir de nombreuses oeuvres du Bel paese – classiques et contemporaines. Entretien, tout en nuances.

Le 11/08/2021 à 10:46 par Federica Malinverno

9 Réactions | 718 Partages

Publié le :

11/08/2021 à 10:46

Federica Malinverno

9

Commentaires

718

Partages

Partager cet article sur Linkedin Partager cet article par mail Imprimer cet article
ActuaLitté

ActuaLitté /  Federica Malinverno : Qu’est-ce qui vous a amené à devenir traductrice, et plus spécifiquement de l’italien ?

Lise Chapuis : Je n’ai aucune origine familiale en rapport avec l’Italie et je n’ai pas appris l’italien durant ma scolarité, mais l’anglais et l’allemand, avec beaucoup de latin aussi. J’ai commencé à aller en Italie durant mes études de lettres modernes, le voyage classique, pour visiter les villes et les musées, Venise, Florence… Une révélation, bien sûr. Je me suis mise à étudier l’italien en autodidacte, avant de suivre un cursus complet à l’université. J’avais un goût pour les langues, il s’est fixé sur l’italien, par désir. Maintenant je dois dire que je découvre encore tous les jours cette langue dans toute sa richesse, quelle chance…

Depuis combien de temps exercez-vous ?

Lise Chapuis : Mes premières traductions datent de 1986-87. J’étais lectrice à l’Université de Pavie quand une amie professeure de littérature italienne, Maria Antonietta Grignani, m’a vivement recommandé un joli petit bouquin édité chez Sellerio, Donna di Porto Pim, d’un certain Antonio Tabucchi. En le lisant, j’ai pensé que j’aurais aimé écrire précisément quelque chose comme ça. Comment partager cette découverte ? L’idée de la traduction s’est imposée : dans mon enthousiasme, j’ai contacté Antonio Tabucchi, alors professeur à Gênes, qui m’a dit que les droits avaient été achetés par l’éditeur Christian Bourgois, lequel m’a proposé un contrat pour ce livre-ci, ainsi que pour Nocturne indien que j’avais également beaucoup aimé. Voilà comment a commencé ma carrière de traductrice.

Je serai toujours reconnaissante à Antonio Tabucchi et Christian Bourgois qui m’ont fait confiance. Je ne sais pas si cela serait possible aujourd’hui, peut-être, et je l’espère. Ils ont donné une chance à une débutante, une inconnue, et il faut dire que cela a bien marché parce que Nocturne Indien a eu tout de suite le prix Médicis Etranger (en 1987). On n’avait pas internet ni les mêmes facilités de circulation à l’époque. J’étais déjà professeure de français et je le suis restée pendant quelque temps, en parallèle de la traduction, j’avais ainsi un peu de latitude pour choisir les textes. J’ai fait des études de langue et littérature, j’ai le goût des mots, français et étrangers, ce qui me plaisait et me plaît toujours, c’est de fouiller, plier, travailler le français pour qu’il arrive à s’approcher de l’autre langue.

Pendant votre carrière, quelles évolutions dans le métier de traductrice avez-vous observées ?

Lise Chapuis : Très tôt, j’ai eu la chance de rencontrer une traductrice qui faisait partie de l’ATLF (Association des traducteurs littéraires de France), Claire Cayron, et grâce à elle, j’ai vite eu conscience qu’il existait un métier, une position de traducteur qui était un peu subalterne et qu’il fallait affermir, sinon défendre. Et il me semble qu’il y a eu en effet, grâce aux associations, des résultats très positifs au fil du temps. La position des traducteurs s’est affirmée.

On assiste aujourd’hui à une professionnalisation du métier, de plus en plus de formations universitaires sont proposées, et c’est tant mieux. Et il me semble que la réflexion sur la diversification des langues traduites est maintenant engagée, en ce qui concerne la formation des traducteurs comme dans les politiques éditoriales. En effet le déséquilibre est encore grand entre les langues traduites : il y a des zones immenses de la planète d’où on traduit peu, voire quasiment rien, et le monde ne peut pas aller bien comme ça. Il faut connaître et comprendre : les traducteurs ont toujours eu ce rôle d’explorateurs, de passeurs de culture.

Heureusement leur visibilité est bien meilleure que lorsque j’ai commencé, et désormais certaines maisons d’édition mettent le nom des traducteurs en couverture, par exemple les éditions Do de Bordeaux.

Pendant votre carrière quelles évolutions et tendances avez-vous observé dans la littérature italienne ? Et dans celle qui était achetée en France ?

Lise Chapuis : Je crois qu’il n’est pas facile d’avoir une vue d’ensemble de la littérature dans laquelle on vit, qu’elle soit française ou italienne. Quand j’ai commencé, on parlait d’Antonio Tabucchi, Pier Vittorio Tondelli, Andrea De Carlo, Daniele Del Giudice, Alessandro Baricco comme d’une sorte de « génération » : ils avaient en commun, me semble-t-il, une langue relativement classique, qui s’était peut-être formée à la suite d’auteurs comme Italo Calvino ou Cesare Pavese, et pas forcément des thématiques tournées vers l’Italie (Tondelli, De Carlo voyageaient, Tabucchi parlait du Portugal…), comme un mouvement centrifuge.

Après, il me semble qu’il y a eu un mouvement de retour vers l’Italie intérieure dans sa diversité, comme un besoin de faire une sorte d’état des lieux, avec un recours plus marqué peut-être aux thématiques régionales, aux langues mêmes, qu’il s’agisse de l’inclusion visible du dialecte ou seulement de sa présence en filigrane, ce qui peut être un vrai défi pour les traducteurs. Il ne s’agit pas d’un repli, mais d’un autre regard sur le monde environnant, qui peut viser à l’universel à travers le local. Giosuè Calaciura par exemple, quand il parle du Borgo Vecchio, ce n’est pas seulement celui de Palerme, il l’a souvent précisé, ce sont tous les « Borgo Vecchio » du monde.

CHRONIQUE: Borgo Vecchio, Palerme incandescente

Il est vrai qu’une des caractéristiques de la culture et de l’histoire de l’Italie est que les bases régionales y sont fortes, avec une diversité des lieux de production culturelle, notamment des maisons d’édition, mieux réparties qu’en France sur l’ensemble du territoire, malgré une tendance à la concentration dans le nord du pays aujourd’hui.

Cet ancrage régional peut cependant, s’il n’est pas maîtrisé, entraîner le risque d’une sorte de provincialisation. Et du coup, certaines maisons d’édition françaises peuvent avoir tendance à privilégier des thématiques frôlant le cliché, surtout quand il s’agit du Sud. Une sorte d’exotisme ressassé, dangereux à mon avis pour une perception correcte de ce qui se passe vraiment en Italie aujourd’hui.

Pourtant la création littéraire italienne est dynamique, diversifiée certes quant aux lieux, ce qui fait sa richesse, mais aussi dans l’approche des thématiques les plus contemporaines, dans la recherche artistique et formelle.

En tant que traductrice, il me semble cependant qu’il est moins facile aujourd’hui de faire des propositions aux maisons d’édition, en tout cas de faire accepter des voix vraiment originales, des recherches formelles. Est-ce dû à une plus grande présence des agences littéraires ? Je ne sais pas, mais il faut rester attentif et espérer que les auteurs qui sont dans une démarche artistique aux marges des sentiers battus continuent à arriver jusqu’au public français.

Et cela ne se fait souvent que grâce aux petites maisons d’édition par exemple L’Arbre vengeur avec laquelle je collabore et qui a accepté de publier J.R. Wilcock, une figure originale, ou Francesco Permunian, un auteur bien plus proche de Ceronetti que des clichés du Sud. Tant qu’elles le peuvent, car la prise de risque est grande pour ces maisons d’édition.

Vous traduisez plusieurs genres, de la littérature générale à la jeunesse : comment change le travail de traducteur par rapport à son objet ?

Lise Chapuis : En réalité, j’ai seulement réalisé une adaptation de Pinocchio et traduit quelques titres pour la jeunesse de Beatrice Masini, qui écrit aussi pour adultes et a une écriture très fine, quel que soit le lecteur. Mais je crois qu’un traducteur doit avoir la même exigence, qu’il traduise pour les enfants ou les adultes, ne pas chercher à adapter, mais trouver le juste niveau, et toujours aussi laisser au jeune lecteur l’occasion de découvrir des mots qu’il ne trouvera peut-être pas ailleurs que dans les livres.

Je remarque également que le secteur italien de la littérature de jeunesse est très bien implanté en France en ce qui concerne l’album, il y a de magnifiques réussites, de magnifiques illustrateurs, tandis que la production reste assez faible en ce qui concerne la traduction des romans italiens destinés aux jeunes lecteurs. Là encore, dommage, car la connaissance d’un pays voisin devrait pouvoir passer par des récits destinés à la jeunesse, si souvent confrontée à des modèles essentiellement anglo-saxons.

Votre approche est-elle différente si vous traduisez des auteurs/trices vivants/tes ou des classiques ? Quelle relation avez-vous avec les auteurs/trices que vous traduisez ? Et avec les éditeurs/trices ?

Lise Chapuis : Non, je ne crois pas. Je considère chaque nouveau livre à traduire comme un projet différent, avec sa spécificité propre, quelle que soit l’époque de sa production.

Bien sûr, si l’auteur est vivant, arrive un moment où, confronté à un doute, l’on se dit que le mieux est de lui demander une explication, une indication, et c’est souvent bien utile, parfois pour de simples détails relatifs à des objets, des lieux, même s’il est désormais possible de trouver réponse sur internet à la majorité des questions. Pour les nuances lexicales ou stylistiques, il arrive que l’auteur ne sache plus la raison de son choix, ou même ne comprenne pas la question que l’on se pose, ce qui est parfois drôle.

Mais là où c’est précieux, c’est lorsque la langue, comme celle de Giosuè Calaciura par exemple, est traversée par le dialecte en filigrane : un mot qui a l’air banalement italien peut alors avoir un sens différent inspiré du dialecte, et c’est une véritable chance que de pouvoir découvrir ce travail de tissage à travers les conversations autour du texte. Et souvent, un lien se crée avec l’auteur parce qu’on travaille tous les deux la même matière, le langage, avec la même passion, quoique dans des langues différentes.

En ce qui concerne les éditeurs, le besoin d’un regard extérieur est essentiel, j’ai eu de très beaux échanges avec des réviseurs et des correcteurs qui n’avaient pas une idée normative de la langue. En effet si l’on veut faire rentrer la langue de l’auteur dans la norme, on annule le travail de création qui est celui des écrivains littéraires et qui est justement souvent fait d’écarts. En tout cas la phase de la révision est un moment indispensable.

Comment percevez-vous les évolutions actuelles du marché du livre en Italie ?

Lise Chapuis : Personnellement, je trouve qu’il y a en Italie une grande créativité, une édition tonique, avec une curiosité en direction de l’étranger, et de nombreuses traductions, même si les traducteurs ont moins de visibilité qu’en France et que l’édition italienne est bien moins subventionnée. La vie littéraire est également très dynamique, riche de nombreux sites et blogs et de manifestations importantes et très suivies.

Quels sont les titres que vous venez de traduire et ceux sur lesquels vous êtes en train de travailler maintenant ?

Lise Chapuis : J’ai commencé à traduire le dernier livre de Giosuè Calaciura sorti aux éditions Sellerio en 2021, qui a pour titre Io sono Gesù, un livre qui a eu un très bon accueil critique en Italie : je suis cet auteur depuis longtemps, ce sera le sixième livre de lui que je traduis, il traite de l’histoire, ou plutôt de la vie, de Jésus avant qu’il ne devienne Jésus. Un sujet qui intrigue. Je suis toujours touchée par la façon subtile qu’a Calaciura de mener le récit, par sa langue qui allie le prosaïque et le poétique en des effets saisissants.

Bientôt sortira aux éditions Buchet-Chastel un autre livre que j’ai beaucoup aimé traduire, L’étrangère (La straniera, La Nave di Teseo, 2019), de Claudia Durastanti : une sorte de roman-autobiographie qui parle de l’expérience personnelle d’une fille, dont les parents sont sourds, qui vit entre l’Italie et les États-Unis. Il s’agit d’un livre à la structure originale, presque sous l’angle sociologique, avec une langue traversée par le bilinguisme et les problèmes de langage familiaux. Très intéressant à lire, et bien sûr à traduire. Est sorti récemment aux éditions Viviane Hamy, à l’occasion du tournoi de Roland-Garros, La Divine, de Gianni Clerici, une biographie de Suzanne Lenglen, une femme incroyable, une star du tennis des années 1920, une star tout court.

Je n’avais jamais traduit de texte de ce type, moins littéraire qu’historique, et j’ai trouvé passionnant de me plonger dans la reconstitution de toute une époque. Et ma toute dernière traduction vient de sortir chez Denoël : Écrire, mode d’emploi à l’usage des auteurs en herbe et autres amoureux de la littérature de Vanni Santoni, un petit texte vif, un peu polémique, sur l’enseignement de l’écriture créative. Enfin je suis en train de traduire, en collaboration, pour les éditions Agullo un roman de Laura Mancini, Rien pour elle, qui donne à voir, à travers les étapes d’une vie, des quartiers de Rome peu fréquentés par la littérature, et encore moins par les touristes.

Crédits photo : Nan Palmero, CC BY 2.0 ; Lise Chapuis © Philippe Taris

 
 
 
 
 
 

9 Commentaires

 

Francesco Montessoro

16/08/2021 à 09:47

Interview charmante. Je voudrais poser une question. Que pensez-vous de Jhumpa Lahiri, écrivaine de langue anglaise et d’origine bengalie qui écrit en italien. La réponse m’intéresse aussi parce que moi, non francophone, j’écris des récits en français

Chantal Godil

18/08/2021 à 14:49

Je ne suis sans doute pas qualifiée pour répondre à votre question mais cette question m'interpelle: je connais Jhumpa Lahiri, j'ai lu The Namesake (premier roman), et un recueil de nouvelles, Unaccustomed Earth, deux oeuvres d'une grande finesse, je les ai lues en anglais mais je ne savais pas du tout qu'elle écrivait en italien et en suis très surprise. Souvenez-vous de ces deux exemples très connus d'auteurs qui ont choisi d'écrire dans une autre langue que leur langue d'origine: Joseph Conrad, d'origine polonaise et Samuel Beckett, ce dernier disant que dans certains cas le français parvenait mieux à rendre ce qu'il voulait exprimer.
Pour ma part, si je devais écrire dans une autre langue, ce serait en anglais, car il me semble que l'anglais est à certains égards plus expressif que le français. Mais bien sûr chaque langue est unique et riche. La question de "traduire" m'a toujours beaucoup intéressée et cet article montre une fois de plus à quel point la traduction est une tâche difficile mais passionnante.
Pourquoi avez-vous choisi le français comme langue d'écriture?

FRANCESCO MONTESSORO

19/08/2021 à 20:00



J’ai découvert Jhumpa Lahiri, « a British-born, American-bred writer of Indian descent », en lisant un de ses articles parus dans le New Yorker. Il était écrit en anglais, bien sûr, mais « traduit de l’italien ». Et ça était étrange. Ensuite j’ai lu In altre parole/In other words, un livre sur l’écriture dans une langue qui n’est pas la langue maternelle de l’écrivain/e, et Dove mi trovo. Deux livres écrits directement en italien. Vous rappelez à juste titre Conrad e Beckett, j’ajouterais même, pour l’écriture non littéraire en français, Cioran et Mircea Eliade. Et Nabokov, pour la littérature anglaise, Kundera et un chinois, aussi, Gao Xingjian pour le français. Il faut réfléchir. D’ordinaire, un écrivain choisit sa langue maternelle pour s’exprimer dans le domaine littéraire; pour changer de langue, il doit changer de pays. Conrad avait embarqué adolescent dans la marine anglaise, Nabokov était un réfugié, comme Gao Xingjian et, en quelque sorte, Cioran et Eliade. Français et anglais étaient des langues que « mettaient en sécurité ». Et, de même, on peut situer dans ce phénomène les écrivains des pays africains, caraïbe ou asiatiques francophones et anglophones attirés par les métropoles riches et développées.
Jhumpa Lahiri n’a rien à voir avec tout ça. Elle a commencé à étudier l’italien - une langue qui, en Amérique, n’ouvre pas la voie à une carrière ou à l’intégration - pendant ses années d’université, à vent cinq ans, mais c’est seulement après son déménagement en Italie, à peu près il y a dix ans, que elle a fait de réels progrès dans la maîtrise de la langue. Elle avait plus de quarante ans, un famille, des cours d’écriture créative à Boston, sa propre activité littéraire. Et pourtant elle a choisi de s’exprimer créativement dans une langue étrange à ses racines culturelles et familiales: elle pourrait même choisir l’hongrois ou l’islandais … « There was no need to learn Italian », elle écrivait (In Other words, Bloomsbury, London 2017, p. 153), mais, et pourtant, elle pursuit en disant que « reading in a foreign language si the most intimate way of reading » (In Other words, p. 163). Hier j’ai relu In Other words, mais pour vous répondre cette brève note ne suffit pas: je vous suggère de lire ce livre directement. Pour la question de la traduction (et de mon choix d’écrire en français), nous pourrons en parler plus tard.

Chantal Godil

04/09/2021 à 11:59

Bien sûr, vous avez raison, Nabokov fait aussi partie de ceux qui ont choisi une autre langue d'écriture, ces langues, français et anglais, mettaient sans doute "en sécurité" comme vous le dites, mais c'était peut-être aussi pour des réfugiés un moyen de tirer un trait sur une "vie d'avant" qu'ils avaient fuie et s'ouvrir à une "nouvelle vie", avec une "nouvelle langue" et de "nouveaux codes" de pensée. Conrad aussi, très tôt orphelin, a sans doute voulu passer vers un ailleurs qui lui permettrait de "renaître", et ce dans une autre langue qui était celle des marins des bateaux sur lesquels il a embarqué. On peut penser que sa langue d'écriture aurait été autre s'il avait embarqué sur une autre flotte que la flotte britannique. Il en va de même pour les autres. Et puis, il y a ceux qui font "de la résistance" pour faire vivre leur langue d'origine, comme Isaac Bashevis Singer qui écrivait en Yiddish bien que réfugié en Amérique.
Je lirai In Other Words, et vous remercie pour cette suggestion qui m'intéresse beaucoup; quant à Dove mi trovo il ne paraîtra en anglais qu'en mars 2022 et mon italien est beaucoup trop lointain pour le lire dans sa version originale. Le thème évoqué pour ce dernier n'est pas sans rappeler son premier roman, The Namesake, me semble-t-il.
Je reviendrai donc vers vous plus tard, quand je l'aurai lu.

FRANCESCO MONTESSORO

06/09/2021 à 09:29



J’aime ce que Chantal Godil écrive; belle sa référence à Isaak B. Singer, qui écrivait en yiddish mais qui aurait pu choisir aussi l’hébreu, ou le polonais, ou l’allemand, ou l’anglais. De ma part, je voudrais faire quelques autres remarques.
Tommaso Landolfi, dans Dialogo dei massimi sistemi, un récit de 1937, écrivait quelque chose qui peut nous intéresser.

« Tu dois donc savoir, commença alors Y, qu’il y a des années je me suis consacré à une patiente et minutieuse distillation des éléments constitutifs de l’œuvre d’art. Je suis arrivé par cette voie à la conclusion précise et incontestable que le fait d’avoir à sa disposition des moyens d’expression riches et divers est, pour un artiste, une condition pas du tout favorable. Par exemple, pour moi, il est de loin préférable d’écrire dans une langue imparfaitement connue, au lieu d’une qui nous soit parfaitement familière … évidemment, qui ne connaît pas les mots propres à indiquer des objets ou des sentiments, il est contraint de les remplacer par des périphrases, tu peux dire aussi des images; avec quel avantage de l’art je te le laisse entendre ».

C’est un paradoxe. Mais en réalité, il s’agit aussi de quelque chose tout à fait bien enracinée dans la littérature : en Europe on a écrit par des siècles en latin tandis que on parlait en vulgaire. L’italien a été une langue seulement littéraire jusqu’au bout du XIX siècle : tout le monde parlait son propre dialecte et, pour ce qui concerne l’élite, certains utilisaient une langue « internationale ». Pour beaucoup de personnes il s’agissait du français, langue dans laquelle le ministre Cavour, un piémontais, écrivait son courrier, son journal, et parlait des affaires de l’état. Pour lui le dialecte était réservé aux amis et aux servants. L’italien, qu’il connaissait à peine, était réservé aux autres italiens (cultivés mais non francophones). La littérature, à partir de Dante et Boccace, a été écrite en italien, une langue modelée sur le toscan et en partie sur les parlées du nord de l’Italie. Mais en fait, il s’agissait d’une langue réservé aux gens de lettres.
Quand même, dans les derniers siècles en Europe on a écrit surtout dans des langues « nationales », et parlées. C’est vrai, écrire dans sa propre langue maternelle, ou la langue des propres études, c’est naturel. Mais quelque écrivain n’a pas choisi toujours la langue qu’il parlait.
Jhumpa Lahiri écrit (In Other Words, p. 55) « I write in a terrible, embarrassing Italian, full of mistakes. Without correcting, without a dictionary, by instinct alone. I grope my way, like a child, like a semiliterate. I am ashamed of writing like this. I don’t understand this mysterious impulse, which emerges out of nowhere. I can’t stop. » Et ensuite: « How is it possible that when I write in Italian I feel both freer and confined, constricted? Maybe because in Italian I have the freedom to be imperfect » (In Other Words, p. 83). Pour conclure: « Without a sense of marvel at things, without wonder, one can’t create anything » (p. 93).

Revenons à Tommaso Landolfi. Dans ses Racconti impossibili (Récits impossibles, un titre bien choisi) il écrivait :

« La mia moglie era agli scappini, il garzone scaprugginava, la fante preparava la bozzima... Sono un murcido, veh, son perfino un po' gordo, ma una tal calma, mal rotta da quello zombare o dai radi cuiussi del giardiniere col terzomo, mi faceva quel giorno l'effetto di un ma­lagma o di un dropace! Meglio uscire, pensai invertudiandomi, farò magari due passi fino alla fodina »

C’est le début du premier récit, La promenade. J’ai gardé le texte italien parce que je ne sais pas faire une traduction française. Et, d’ailleurs, je ne sais même pas fournir une explication acceptable du texte en italien. J’ai reconnu huit substantifs : femme, garçon, valet, calme, jardinier, jour, effet, pas. Puis quelques verbes et adverbes.
Pour moi, qui croyais connaître un peu la langue italienne, il s’agit d’une débâcle. Je n’ai pas compris le sens des phrases. Un bulot de merde, pour les traducteurs/traductrices. Sauf erreur de ma part, ces contes « impossibles » n’ont jamais été traduits en français. Et non par hasard …
Il s’agit, bien sûr, d’un jeu linguistique de part d’un écrivain qui aimait employer un style baroque. Et pourtant, la littérature est bien « jeu », recherche d’un « style » personnel. Et le travail de trouver les mots et la forme juste c’est à peu près le même ainsi dans sa langue maternelle comme dans une langue d’adoption. Comme l’a démontré Jhumpa Lahiri.

Chantal Godil

22/09/2021 à 10:11

J’ai lu In Other Words et je vous remercie de m’avoir fait connaître cette œuvre singulière. Ce désir irrépressible de Jhumpa Lahiri d’écrire en italien, si imparfaitement que ce soit, est effectivement intéressant. Elle utilise souvent le mot ‘impulse’ , autrement dit une sorte d’élan inexplicable, incontrôlable de parler cette langue qui lui est à la fois familière et étrangère; elle parle d’un coup de foudre, Love at First Sight, titre donné au 3ème chapitre, et c’est sans doute bien de cela qu’il s’agit : elle explique ‘It’s as if Italian were already inside me and, at the same time, completely external. It doesn’t seem like a foreign language, although I know it is. It seems strangely familiar. I recognize something, in spite of the fact that I understand nothing.’ Quelques lignes plus bas, ‘ I realize that there is a space inside me to welcome it.’ (page 15 de mon édition). C’est une passion, un besoin vital, une histoire d’amour! Jusqu’à son mari, Alberto, dont elle dit ‘Because of his looks, because of his name, everyone thinks he’s Italian.’ (page 141) Est-ce son ‘Italian-looking physical appearance’ qui l’a d’abord séduite ? On peut s’interroger. Il y a bien une histoire d’amour entre elle et l’italien puisqu’elle dit, ‘I’m not returning to Rome to rejoin my language. I’m returning to continue my courtship of another.’ (page 133)
Page 165, on peut lire : ‘I think that my writing in Italian is a flight. Dissecting my linguistic metamorphosis, I realize that I’m trying to get away from something, to free myself. I’ve been writing in Italian for almost two years, and I feel that I’ve been transformed, almost reborn.’ Ceci confirme, me semble-t-il, ce que j’avais évoqué la deuxième fois : la fuite ; plus loin elle dit : ‘Writing in another language represents an act of demolition, a new beginning.’ (page 207) Lahiri ne se sent ni vraiment indienne, et pas davantage américaine ; elle se déconstruit pour mieux se reconstruire, un processus qui n’est pas simple et qui lui donne parfois l’impression de ‘trahir’ les siens, tout comme elle a le sentiment de trahir l’Italie quand elle retourne aux Etats-Unis ; il y a une déchirure, une contradiction, ‘Oddly, I feel more protected when I write in Italian, even though I’m also more exposed’ (page 173). Comme certains personnages de ses romans qui cherchent leur identité, je pense à The Namesake, elle ne se sent elle-même qu’en Italie et ne supporte pas d’être étiquetée ‘étrangère ’ elle est presque humiliée quand on lui parle anglais en Italie. Si elle décide d’écrire en italien, c’est peut-être que les lieux lui parlent, eux aussi avaient été enfouis en elle, que ce soit Firenze, Venezia ou Roma, puisqu’elle dit qu’une langue c’est aussi un espace géopgraphique (page 19) et que les mots rappellent tout , ‘Because words bring back everything : the place, the people, the life, the streets, the light, the sky, the flowers, the sounds.’ Elle respire en Italie, elle y trouve son inspiration, elle s’y reconnait ; l’anglais n’a peut-être été qu’une étape transitoire.
En écrivant en Yiddish, c’est ce que fait Isaac Bashevis Singer : il recrée un espace géographique, fait revivre des lieux et des personnes, même si ces personnes ont émigrés, Brooklyn devient une sorte de Shtetel, une ‘Yiddish land’ en exil, à l’intérieur du melting pot.
Et bien sûr, elle ne manque pas de citer les auteurs dont nous avons parlé, Beckett, Conrad, Nabokov (page 191), qui sont eux aussi passé d’une langue à une autre, mais sans doute pas pour les mêmes raisons qu’elle, elle le dit d’ailleurs, ‘What I’m doing […] is different, out of the ordinary, and so I feel an even more intense solitude, almost an other dimension of solitude. I wonder if there are others like me.’ (page 191).
Un dernier point: elle n’a pas souhaité traduire elle-même en anglais ‘In Other Words’, ce qu’elle explique au début du livre ; par contre, la traduction anglaise de Dove mi trovo, sera la sienne. Pourquoi ? Elle l’expliquera sans doute dans l’introduction.

FRANCESCO MONTESSORO

26/09/2021 à 17:39

Après la lecture de In Other Words, Chantal Godil souligne l’un des aspects les plus intéressants de l’œuvre de Jhumpa Lahiri, ce « désir irrépressible d’écrire en italien », de parler « cette langue qui lui est à la fois familière et étrangère ».
Et à côté de ce vrai « besoin vital » elle remarque que « une langue c’est aussi un espace géographique », c’est à dire quelque chose qui renvoie au terroir, aux gens, à la culture au sens large d’un « lieu ». Chantal Godil pense surtout à Isaac Bashevis Singer qu’il « fait revivre des lieux et des personnes ».
Mais il ne faut pas oublier que pour Singer l’espace et la langue sont des valeurs à conserver face à le déracinement : il s’agit ici de la mémoire. Pour Jhumpa Lahiri, au contraire, l’espace et la langue qu’elle a cherché - au moins à un certain stade de sa vie - font partie d’un monde nouveau, inconnu et convoité, où l’enjeu est le combat. Lutte entre les idées et les mots justes pour les exprimer ; idées qui germent encore dans une langue maternelle, l’anglais ou le bengali, mais qui doivent être exprimées dans les mots d’une autre langue, l’italien, aimée peut-être mais pas encore entièrement perçue comme « propre ».
Jhumpa Lahiri a commencé à écrire en italien quand elle ne maîtrisait pas encore parfaitement cette langue. Mais dans quelle langue pensait-elle? Une question que je pose sur le fil d’un souvenir.
Dans sa interview Lise Chapuis, en parlant d’un bouquin de Antonio Tabucchi, a dit : « j’ai pensé que j’aurais aimé écrire précisément quelque chose comme ça ». Pour moi, le mot-clé de cette phrase est « précisément ». Un adverbe qui trouve son explication dans l’affirmation suivante : « j’ai le goût des mots, français et étrangers, ce qui me plaisait et me plaît toujours, c’est de fouiller, plier, travailler le français pour qu’il arrive à s’approcher de l’autre langue ». Le goût des mots, le plaisir de « fouiller, plier, travailler » une langue. C’est le plaisir de Jhumpa Lahiri et d’une multitude d’écrivains, surtout les écrivains qui aiment le « style », le beau écrire. C’est le plaisir d’un bon traducteur, perdu et retrouvé parmi les vocables, les formes idiomatiques, les sons musicaux des mots. Peut-être, parce que le traducteur est en réalité un écrivain déguisé.

Chantal Godil

28/09/2021 à 19:06

Et bien nous sommes tout à fait d'accord: un traducteur est à n'en pas douter un écrivain déguisé, comme vous dites, car il faut en effet aimer les mots, jouer avec eux, avec leur rythme et leur sonorité, faire des choix parfois difficiles. C'est un vrai travail d'écriture qui peut, pour certaines oeuvres et certains traducteurs, le travail d'une large partie de vie surtout lorsque le traducteur s'attaque à des 'hommes océans' comme dit Victor Hugo en nommant Shakespeare, mais il y en a d'autres dont Hugo fait lui aussi partie, ou Dante bien sûr, pour ne citer que ceux-là parmi d'autres.
J'ai beaucoup apprécié nos échanges et vous en remercie.

Francesco Montessoro

30/09/2021 à 11:34

J’ai découvert récemment que même Antonio Tabucchi a écrit directement en portugais un de ses romans, Requiem. Bien sûr, il était professeur et traducteur ainsi qu’écrivain. Il connaissait très bien la langue de Pessoa, et pourtant c’est quelque chose qui suscite l’admiration.
Mais il est temps de mettre fin à notre conversation. Moi aussi
j’ai aimé nos échanges et vous en remercie. Comme je remercie ActuaLitté, que je ne connaissais pas et que j’ai appris à apprécier.

Borgo Vecchio

Giosuè Calaciura trad. Lise Chapuis

Paru le 07/01/2021

155 pages

Editions Gallimard

7,20 €

Suzanne Lenglen. La Divine

Gianni Clerici trad. Lise Chapuis

Paru le 06/05/2021

386 pages

Editions Viviane Hamy

24,00 €

Plus d'articles sur le même thème

ActuaLitté

Chi Ta-wei, le premier auteur de la SF Queer en langue chinoise  

Taiwan fait régulièrement l’actualité de ces derniers mois pour le risque non nul que la Chine envahisse l’île. Quand l’Empire du Milieu s’est développé dans la tyrannie, l’ancienne île Formose s’est tournée vers la démocratie. Un de ses plus célèbres auteurs de science-fiction, Chi Ta-wei, était récemment présent dans l’hexagone pour présenter son travail d’écrivain et ses combats passés et actuels en faveur de plus de tolérance et d’inclusion. ActuaLitté s’est entretenu avec l'écrivain.

30/05/2023, 18:08

ActuaLitté

“Il faut savoir se mettre dans l’inconfort pour créer de belles choses”

#Imaginales23 – Pour chaque livre, sa couverture. Pour chaque auteur, son illustrateur. Cette année, un certain Laurent Gapaillard est mis en avant par Les Imaginales, à travers une exposition au Musée départemental d’art ancien et contemporain d’Épinal. Malgré une journée pleines d’obligations, l’artiste a accepté d’échanger en fin de soirée, le temps d’un diabolo-citron

29/05/2023, 09:38

ActuaLitté

Claire Garand : “Le livre permet une relation intime instantanée”

#Imaginales23 – Les Imaginales sont l’occasion pour tous les auteurs et autrices de l’imaginaire de se rassembler et rencontrer leur lectorat. En fin de journée, en longeant une dernière fois les tables recouvertes de livres, le besoin de discuter émerge avant de quitter la Bulle aux livres. Petit entretien en douceur avec Claire Garand, autrice de Paideia (éditions La Volte).

28/05/2023, 19:00

ActuaLitté

Rakel Haslund, nouvelle voix dans l’écriture de l’Imaginaire

La Bulle aux livres des Imaginales regroupe des profils d’auteurs et d’autrices très différents. La science-fiction, la fantasy et autres genres de l’imaginaire se côtoient, sans a priori, dans une ambiance joyeuse. Et puis, au milieu de la foule, une figure calme, qu’on ne peut s’empêcher d’aborder : Rakel Haslund, dont le premier roman Après nous les oiseaux a été publié aux éditions Robert Laffont (trad. Catherine Renaud).

28/05/2023, 14:01

ActuaLitté

Montmorillon : pour 2023, “concilier les attentes et la nouveauté”

#MontmorillonLivre23 – Rebaptisé Rencontres de Montmorillon, le festival du livre qu’avait fondé Régine Deforges en 1990 a pris une nouvelle orientation. Depuis 2022, Anne-Lise Dyck-Daure en assure la programmation, une “année zéro” qui inaugurait la formule repensée. Pour 2023, Franck Bouysse sera mis à l’honneur, et avec lui, 35 auteurs invités. Un changement d’envergure pour cette commune de 6000 habitants.

27/05/2023, 10:46

ActuaLitté

Aux Imaginales, Brian Evenson et ses récits post-apocalyptiques

#Imaginales23 – Parmi les invités étrangers mis en avant cette année par le festival, quel plaisir que de découvrir le visage souriant de Brian Evenson. Avec déjà de nombreux romans à son actif, dont La Confrérie des mutilés (Le Cherche-Midi, trad. Françoise Smith), il se présente ce week-end avec deux récits post-apocalyptiques époustouflants : Immobilité (Payot et Rivage, trad. Jonathan Baillehache) et L’Antre (Quidam Éditeur, trad. Stéphane Vanderhaeghe). Petite discussion dans la Bulle du livre.

27/05/2023, 10:29

ActuaLitté

Jérôme Thélot : “La poésie ne veut pas l’irréalité”

Yves Bonnefoy (1923-2016) est à juste titre considéré comme l’un des poètes majeurs de la moitié du XXe siècle et du début du XXIe. D’abord proche des Surréalistes, il s’en détachera très rapidement pour mener une œuvre personnelle et exigeante, avec notamment la parution, en 1953, de Du mouvement et de l’immobilité de Douve, unanimement salué par la critique de l’époque.

26/05/2023, 12:03

ActuaLitté

“Le Musée a très tôt fait le choix de soutenir une littérature forte, engagée, vivante”

PrixPorteDoree23 – Nommée directrice générale du Palais de la Porte Dorée, Constance Rivière a pris ses fonctions en septembre 2022. Elle accompagne donc pour la première fois la remise des prix littéraire et BD du Palais de la Porte Dorée 2023. Un lien de l’établissement avec le monde de l’écrit qu’elle évoque avec nous, alors que les lauréats viennent d’être dévoilés.

25/05/2023, 20:30

ActuaLitté

Bookconekt : une librairie numérique pousse la lecture au Bénin

ENTRETIEN – Grand communicant, Augustino Agbemavo a co-créé Bookconekt pour faciliter l’accès au livre via le digital. C’est un pari sur le développement du numérique et d’autres modes de « consommation » du livre. Il commercialise les accès à la bibliothèque numérique YouScribe et mise sur la promotion des auteurs béninois. Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

23/05/2023, 10:15

ActuaLitté

Exofictions : 10 ans d'Imaginaire “avec le coup de cœur pour radar” (Actes Sud)

Depuis une quinzaine d’années, Manuel Tricoteaux officie chez Actes Sud : à son actif, la collection Actes noirs et le coup de génie rencontré avec Nicolas Mathieu, Goncourt 2018, alors passé en domaine français. Depuis 2013, il a ajouté la corde Imaginaire à son arc : Exofictions. Une collection qui s’est ouverte avec Silo de Hugh Howey (trad. Yoann Gentric et Laure Manceau). 10 ans, donc…

17/05/2023, 14:37

ActuaLitté

Javier Cercas : “Notre époque est celle de la révolution des femmes”

#LaComedieDuLivre23 – Montpellier lui remettra bien un jour les clefs de la ville : presque chez lui, l'Espagnol Javier Cercas navigue de plaisanteries en commentaires sur la littérature, devant une salle comble. L'auditoire jubile à mesure que le romancier régale d'anecdotes des lecteurs conquis. Et s’il convoque Don Quichotte, Dostoïevski et, bien entendu, Borges, le plaisir n’en est que plus grand.

14/05/2023, 10:15

ActuaLitté

La traduc-parodie du Cid : “Pourquoi ne pas m’en prendre à Corneille ?”

ENTRETIEN – ActuaLitté se targuera longtemps d’avoir découvert Vyctor Ego, jeune auteur qui doit tout au domaine public. Il s’est lancé dans la traduction parodique du Cid de Corneille, revisitant l’ouvrage avec un vocabulaire nettement plus contemporain. Le Dic, l’œuvre qui en résulte, ne compte pour l’heure qu’un seul acte, le premier, comme un morceau de bravoure.

04/05/2023, 13:10

ActuaLitté

Les Intergalactiques, nées “de la créativité des personnes qui y ont contribué”

Du jeudi 13 au dimanche 18 avril, les férus de science-fiction se sont rassemblés à la MJC Monplaisir, à Lyon. Le temps de quelques jours, ils et elles ont pu se laisser porter par la programmation du festival des Intergalactiques. Une onzième édition pleine de surprises… et surtout très prisée des lecteurs et des lectrices de tout l’hexagone. 

04/05/2023, 12:27

ActuaLitté

Les Rendez-vous de la Bande dessinée : en juin, Amiens devient capitale

#RDVBDAmiens2023 – Il faut l’admettre : une manifestation reposant sur un modèle mensuel a bien quelque chose d’infiniment singulier sur les territoires francophones. Mais quoi de mieux pour que le plaisir se prolonge, tout en répondant à une demande du public ? Les 27es Rendez-vous de la Bande dessinée, à Amiens, bien entendu, ouvriront leurs portes du 3 au 25 juin. En avant la musique (si, si : en plus !). 

03/05/2023, 13:12

ActuaLitté

Académie française : Eduardo Pisani “essaie de battre Zola, 25 fois candidat”

ENTRETIEN – Edouardo, connu pour le titre de Je t'aime le lundi, dédie une chanson à l'Académie française. Ce titre accompagne la 19e candidature du chanteur pour un des fauteuils laissé vacant sous la Coupole.  

03/05/2023, 11:41

ActuaLitté

John Waters : “Tous veulent être des outsiders, alors je suis devenu un insider”  

ENTRETIEN — L’une des plus importantes figures du cinéma Underground américain de ces 50 dernières années, John Waters, publie en France son premier roman, Sale menteuse, sous-titré, Une Romance feel-bad (trad. Laure Manceau, Gaïa, sorti le 26 avril). Trois années d'écriture pour celui qui n’a plus réalisé de films depuis 2004. ActuaLitté s'est entretenu avec le cinéaste, et depuis peu donc, romancier, présent à Paris entre le 25 et le 28 avril.

29/04/2023, 14:30

ActuaLitté

Jean Renaud, le heurt des mots

Né en 1948, normalien, agrégé de Lettres et spécialiste du XVIIIe siècle, Jean Renaud a écrit 67 compressions suivi de petite suite racine (éditions Unicité). L'ouvrage postfacé par Jacques Demarcq est sorti en avril 2023. Entretien réalisé par Étienne Ruhaud.

25/04/2023, 11:25

ActuaLitté

Dima Abdallah : “C’est l’histoire d’un homme en marge du monde”

#PrixFrontieres23 – Le 7 mars, le jury du Prix Frontières-Léonora Miano dévoilait la lauréate 2023, Dima Abdallah, pour son deuxième roman Bleu nuit (Sabine Wespieser éditeur). À l’occasion du festival Livre à Metz, cette dernière a été reçue au Palais du Gouverneur de la ville. ActuaLitté en a profité pour s’entretenir avec la gagnante.

17/04/2023, 17:33

ActuaLitté

Nathacha Appanah : "Le mot même de vérité est un vertige"

LeLivreaMetz23 — Après avoir séduit Nancy, où elle reçut le Prix des Libraires de la ville en 2021 pour son texte, Rien ne t’appartient, c’est Metz qui consacre Nathacha Appanah. Invitée d’honneur du festival Livre à Metz, elle discutera avec une autre invitée d’honneur, la journaliste Émilie Aubry, autour du thème de cette édition 2023 : le vertige... L’auteure de Tropique de la violence révèlera également sa bibliothèque idéale, qu’elle partage en partie avec ActuaLitté en avant-première...

15/04/2023, 19:54

ActuaLitté

Pierre Haski face au vertige du pouvoir absolu

LeLivreaMetz23 — « Le pouvoir rend fou, et le pouvoir absolu rend absolument fou. » Une citation plus célèbre que son auteur, John Emerich Dalberg-Acton, qui rend bien compte du vertige de la puissance. Le pouvoir peut s’appuyer sur des moyens financiers, le patriarcat ou une position dans l'appareil d'État. Les dictateurs, le journaliste Pierre Haski s’y est beaucoup intéressé, que ce soit en tant que correspondant en Chine, ou par son activité quotidienne d’observateur de la géopolitique mondiale.

15/04/2023, 19:12

ActuaLitté

Raphaël Nedilko, le flic qui répare les humains

Dès lors qu’une affaire de meurtre est rapportée aux autorités, sa résolution se change en tâche collective. Raphaël Nedilko, qui souhaita devenir prêtre et s’engage comme enquêteur de la PJ (Police Judiciaire), sait quel est le prix de cette responsabilité. Avec son autobiographie L’Obstiné (co-écrit avec Catherine Siguret, StudioFact), il livre un portrait à charge sur son institution et témoigne de l’impossibilité d’oublier les victimes et leurs familles. Entretien avec un idéaliste acharné.

14/04/2023, 10:42

ActuaLitté

Jeunesse, cuisine, beaux-livres... La délicate accessibilité des livres illustrés

Le format EPUB a offert des fonctionnalités précieuses pour l'accessibilité des livres numériques. Mais pour une partie de la production seulement : les ouvrages illustrés, de jeunesse, de cuisine ou encore les beaux-livres, restent encore illisibles pour un lectorat empêché. Mais la recherche progresse, en témoigne un projet de la Fondation italienne LIA.

07/04/2023, 12:42

ActuaLitté

Juan Branco : “Je n’y survivrai pas. Vous et moi le savons”

ENTRETIEN - L'ancien conseiller juridique de Julian Assange, avocat de la ligue de football espagnole contre le PSG, ou de certains Gilets jaunes, Juan Branco, clôt une trilogie commencée avec Crépuscule (près de 110.000 ex. vendus en grand format, 57.000 ex. en poche, données Edistat). Le titre de l’ouvrage parle de lui-même : Coup d’État, sous-titré Manuel insurrectionnel. L’ambition est claire : offrir les outils pour mener une révolution et en accepter toutes les conséquences…

30/03/2023, 16:27

ActuaLitté

Guy Darol : “L’imagination est fille de l’enfance”

Écrivain, essayiste, biographe, le Morlaisien Guy Darol signe là son second récit autobiographique. S’y mêlent plusieurs portraits vivants, le tableau d’un pays disparu, un peu rude, mais marqué par une grande solidarité. Village fantôme est paru en mars 2023 chez Nadeau. Entretien réalisé par Étienne Ruhaud.

28/03/2023, 11:23

ActuaLitté

Remettre les parents au cœur de l’éducation et de la lecture

Laure Blédou est partout, sur tous les fronts pour œuvrer au rayonnement de Bayard Afrique. En un mois, la directrice éditoriale et marketing passe d’Abidjan à Dakar où je la croise. Puis, elle s’envole pour Bamako avant d’aller vers Kigali. Mais qu’est-ce qui fait tant bouger cette franco-ivoirienne à la personnalité rayonnante ? Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

20/03/2023, 13:16

ActuaLitté

“Rêver d’être un autre, c’est courir après une chimère”, Marc Voltenauer

Le romancier suisse le plus épris de montagnes et de tranquillité publie son dernier polar, Cendres ardentes, aux éditions Slatkine & Cie. Un ouvrage qui signe le grand retour de l'inspecteur Auer. Et pour l'occasion, son créateur s'est plié, de bonne grâce, au jeu du questionnaire de Proust. 

17/03/2023, 09:28

ActuaLitté

Le podcast Oublieuse Postérité, une autre mémoire pour la littérature

Créé en début d'année 2023, le podcast littéraire « Oublieuse Postérité » remet en lumière des œuvres - principalement des romans et récits - ainsi que des écrivains oubliés, des années 1920 au années 1970. Les épisodes se consacrent à un livre et paraissent de manière bimensuelle le 1er et 3e mercredi du mois. Exploration au cœur de « l' abîme de l'oubli ».

13/03/2023, 15:17

ActuaLitté

Urban Nomad, “une véritable révolution copernicienne à notre échelle”

Inaugurée en août 2022, la collection Urban Nomad chez Urban Comics (Média Participations), incarne la proposition de la maison pour des titres plus accessibles, notamment au niveau tarifaire. François Hercouët, directeur éditorial d'Urban Comics, revient pour nous sur les motivations et la mise en œuvre de cette offre particulière au sein du catalogue.

13/03/2023, 11:50

ActuaLitté

Précipice de Céline Denjean : la jeunesse est un brasier

Prix polar au festival de Cognac 2018, Céline Denjean publie son 7e roman, Précipice, chez Michel Lafon sa nouvelle maison d’édition. Louise, Violaine et Thierry reprennent du service pour la seconde fois après Matrices (Marabout, 2022) et son enfer des usines à bébés. Cette fois, ce n’est pas Souviens toi l’été dernier, mais les réminiscences d'une époque vieille de 20 ans. 

08/03/2023, 17:50

ActuaLitté

Jacques Lucchesi : "Tout cela participe de la connaissance de soi"

Journaliste, essayiste, le Marseillais Jacques Lucchesi est entré en littérature par la poésie. En témoigne le catalogue du Port d’Attache, sa maison d’édition associative fondée en 2006. En témoignent également ses nombreux recueils, et notamment Choses vécues, paru en 2022 chez Sinope. Peut-on, ici, toutefois, parler de poésie ? Entretien réalisé par Étienne Ruhaud.

08/03/2023, 14:25

ActuaLitté

Aurélien Bellanger : Walter Benjamin c’est moi (et le XXe siècle)  

Walter Benjamin ce grand méconnu. Aurélien Bellanger le prouve avec son roman au titre évocateur, Le vingtième siècle. Une pensée et des textes souvent posthumes, fragmentaires comme le dernier ouvrage de l’auteur du Grand Paris. L’écrivain radicalise ici son approche et taille dans les intrigues sentimentales pour se concentrer sur ce qui l’intéresse véritablement : quelle place pour une métaphysique au XXIe siècle ?

07/03/2023, 16:10

ActuaLitté

“La mission des BücherFrauen est avant tout féministe”

L'Allemagne connaitra en mai prochain sa première Semaine du livre féministe. Derrière cet événement, l'association de travailleuses du monde du livre BücherFrauen. Charlotte Fondraz, autrice de romans historiques féministes, anthropologue et traductrice, membre du réseau professionnel et du groupe de travail consacré à cette Feministische Buchwoche, a répondu à quelques questions sur cette dernière.

06/03/2023, 16:31

ActuaLitté

Tous pour le livre s'engage à “développer petit à petit un réseau de bibliothèques”

Au Bénin, l’ONG Tous pour le livre a déjà créé 7 bibliothèques dans le département du Zou et elle se fixe comme objectif, pour 2023, de couvrir le département voisin, Les collines. 17 bénévoles autour de Chédrack Dègbé œuvrent pour que les enfants puissent se retrouver dans un lieu de lecture, ouvrir leurs horizons et améliorer leurs connaissances.

06/03/2023, 15:57

ActuaLitté

Marie-Anne Bruch : “J’ai du mal à considérer l’écriture comme une thérapie”

Série de proses courtes, publiées par Rafael de Surtis, La portée de l’ombre évoque l’enfermement psychiatrique, et s’apparente ainsi à un récit autobiographique entrecoupé de réflexions autour de la musique. Merveilleusement lisible, composé dans un style sobre et clair, l’ouvrage nous livre ainsi quelque chose d’intime, à valeur universelle. Par Étienne Ruhaud.

25/02/2023, 09:30

ActuaLitté

Changer l'Afrique en terre de lecteurs : quand la lecture devient essentielle

Après ses études, Christian Elongué fonde Muna Kalati, une association panafricaine dédiée à la production éditoriale jeunesse en Afrique, à la mise en réseau de ses professionnels, à la structuration de la filière, qui entend jouer un rôle impactant pour l’avenir de la lecture sur le continent et au-delà. Propos recueillis par Agnès Debiage, créatrice de ADCF Consulting.

22/02/2023, 18:05

ActuaLitté

Alexis Denuy : “Je suis une voix du pays de la liberté”

Originaire de Seine–Saint-Denis, petit-neveu de l’historien Camille Jullian, Alexis Denuy est à la fois performeur, vociférateur, plasticien, commissaire d’expositions et surtout écrivain. L’homme, qui a fondé en 2017 le collectif « NAO » avec Catherine Poulain, propose ici un livre singulier, déroutant, hybride. Déroulant une série de textes en prose conçus pour être dits, déclamés, criés en pleine rue, le jeune homme retrouve ici le chemin de la révolte, à mi-chemin entre le théâtre, la poésie, et le récit. Propos recueillis par Étienne Ruhaud.

15/02/2023, 12:33

Autres articles de la rubrique À la loupe

ActuaLitté

Bulle en stock : à Amiens, la librairie engagée et passionnée

#RDVBDAmiens2023 – Rarement une librairie aura entretenu des liens si étroits avec un festival littéraire. Rarement, voire jamais, tant la relation entre les Rendez-vous de la Bande dessinée d’Amiens et Bulle en stock relève de la quasi-filiation. Si la manifestation inaugura sa première édition en juin 1996, la librairie, elle, avait ouvert en novembre de l’année précédente. Et son fondateur compte parmi les créateurs de l’événement : des bulles et des amis, CQFD.

02/06/2023, 22:01

ActuaLitté

Qu’est-ce qu’un bibliothécaire vert ?

Le thème de la transition écologique s’est imposé à toute vitesse dans le monde des bibliothèques. Il vient  bousculer nos habitudes de travail mais aussi tout le projet de la bibliothèque. Et, fatalement, le métier des bibliothécaires. Il apparaît que cette transformation du métier ressemble à un changement de posture professionnelle. Pascal Krajewski, Conservateur de bibliothèque, en balaye les principales facettes.

31/05/2023, 09:54

ActuaLitté

Quand “librairie” s'écrit avec deux roues : Bienvenue en Arménie !

#AVeloEntreLesLignes – Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek sont partis à la découverte des librairies francophones et locales, depuis la France vers la Mongolie. Depuis août 2022 qu’ils sont partis, les deux cyclistes racontent leur périple dans un carnet de bord que ActuaLitté publie. Le récit de cette aventure humaine, c’est À Vélo, entre les lignes.

26/05/2023, 10:31

ActuaLitté

La ruralité, un idéal salvateur ?

#MontmorillonLivre23 – Le festival littéraire de Montmorillon revient du 2 au 4 juin prochain avec une programmation variée ouverte à tous. Lectures, rencontres, débats, projections, ateliers et spectacles seront proposés. L'événement partage des horizons inattendus, souvent négligés par les circuits commerciaux et médiatiques, offrant ainsi une vision alternative de la société. 

20/05/2023, 09:24

ActuaLitté

José Rodrigues Dos Santos : esprit hors du commun... au service du grand public

Dans son pays, la rumeur est tenace : J.R. dos Santos aurait une équipe entièrement dédiée à ses recherches pour l’écriture de ses romans. Comment expliquer autrement le parcours de cet homme ? Reporter de guerre, présentateur du JT depuis vingt-cinq ans sur la première chaîne du Portugal, auteur de best-sellers internationaux. Et tout cela, en même temps ? 

19/05/2023, 16:03

ActuaLitté

Telavi : le plaisir retrouvé des choses simples

#AVeloEntreLesLignes – Le défi est immense : explorer autant de librairies que possible, en parcourant la distance entre Paris et Oulan-Bator. Et pourtant, Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek ont décidé de se lancer dans cette aventure en août 2022. ActuaLitté les accompagne en partageant leur récit de ce voyage incroyable intitulé À vélo, entre les lignes.

17/05/2023, 16:52

ActuaLitté

Le binôme Fnac/Editis : seule réponse de Kretinsky à l'empire Bolloré

Entre les négociations exclusives et la promesse d’achat dévoilée le 24 avril, un gros mois s’est écoulé. Daniel Kretinsky, sauf retournement de situation, deviendra propriétaire d’Editis, à 100 %. De son côté, l’industrie du livre a modéré ses attaques sur l’hypothétique rapprochement avec Hachette Livre. Elle a cependant trouvé un autre cheval de bataille : Fnac, dont le milliardaire tchèque possède 25 %.

11/05/2023, 19:10

ActuaLitté

Festival des Passeurs de livres 2023 : forger ses opinions

Le Festival des Passeurs de livres ouvrira ses portes du 1er au 4 juin 2023. À cette occasion, Franck Belloir - le directeur du festival — s’adresse au plus grand nombre. Il invite et encourage chacun à forger ses propres opinions grâce à des dialogues entre chercheurs et auteurs de fictions. Le texte est ici proposé en intégralité.

11/05/2023, 09:36

ActuaLitté

Les mauvaises critiques de livres qui vous ruinent la vie

Les horribles médias : bien moins de pouvoir qu’on ne pense, mais plus d’influence qu’on ne croit ? Les cyniques répondront qu’il n’existe ni bonne ni mauvaise publicité : tout serait bon à prendre. Pourtant, une récente étude a montré que dès le premier ouvrage publié, la santé mentale des auteurs en prenait un coup. Alors… comment endurer la critique sans provoquer un ulcère ?

05/05/2023, 10:07

ActuaLitté

À la rencontre des libraires-antiquaires de Géorgie, à bicyclette...

#AVeloEntreLesLignes – Partir à la découverte du plus grand nombre de librairies possible, entre Paris et Oulan-Bator, le défi est de taille. À vélo, c'est confirmé : c'est de la folie douce. C’est pourtant l’aventure que Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek ont démarrée en août 2022. ActuaLitté les accompagne, en publiant leur récit de ce périple, À vélo, entre les lignes.

04/05/2023, 09:40

ActuaLitté

Solidarité avec Aslı Erdoğan et les démocrates en Turquie

L’alliance des femmes pour la démocratie et les éditions des femmes-Antoinette Fouque clame haut et fort leur soutient indéfectible à Aslı Erdoğan, Pinar Selek et tous les intellectuels et démocrates persécutés par l’État turc. Leur texte est ici proposé en intégralité.

26/04/2023, 16:43

ActuaLitté

L'éditeur comme certificateur de la pensée, vraiment ?

Dans le cadre du master Métiers du livre et de l’édition que propose l’université Sorbonne Paris Nord, les étudiants de première année en apprentissage ont été sollicités. Charge à eux de parler, sous la forme d’un billet d’humeur, de ce qu'évoque l’industrie du livre à leurs yeux. Visions d’avenir, visions passées, rencontre entre la formation et le réel… des témoignages étonnants. Par Soufiane Elkhayati.

26/04/2023, 15:40

ActuaLitté

La littérature indienne et la France

#DemainLeLivre - Découvrir l’industrie et ses métiers — la chaîne du livre, selon l’expression consacrée —, voilà le lot des étudiants de Master 1 en apprentissage. À travers la formation Commercialisation du livre, les voici engagés dans l’édition. Au fil de billets d’humeur, ActuaLitté propose des témoignages de celles et ceux qui seront les professionnels de demain.

25/04/2023, 15:31

ActuaLitté

Route écroulée, crevaisons, fatigue : “Nous voici entrés en Géorgie...”

#AVeloEntreLesLignes – Partir à la découverte du plus grand nombre de librairies possible, entre Paris et Oulan-Bator, le défi est de taille. À vélo, cela frise la folie douce. C’est pourtant l’aventure que Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek ont démarrée en août 2022. ActuaLitté les accompagnera désormais, en publiant le récit de leur voyage, À vélo, entre les lignes.

25/04/2023, 14:30

ActuaLitté

Librairie : la relation client, “c'est la base du vivre ensemble”

WelcomeToMiami – Que l’on parle d’internet ou d’une boutique, le cœur du commerce réside dans les relations entretenues avec les clients. Ici, comme ailleurs ? Nicolas Pacaud dirige My Bulle Toys, librairie francophile et jeunesse, située non loin de Miami. Il a choisi de tenir un carnet de bord dans nos colonnes, pour partager son expérience. Il évoque cet aspect si spécifique de l’activité : écouter, conseiller, considérer.

25/04/2023, 09:26

ActuaLitté

Journée mondiale du livre : Quelle place aux lecteurs aveugles ?

À l’occasion de la journée mondiale du livre, le 23 avril 2023, la Fédération des Aveugles et Amblyopes de France appelle au soutien de l’alignement des prix des livres adaptés en braille sur le prix de l’édition classique/ ordinaire / en noir. Leur texte est ici proposé en intégralité.

22/04/2023, 10:13

ActuaLitté

Exceptionnelle exception culturelle française : Facebook, non. TikTok, oui

On n’est pas à un paradoxe près, dans l’édition. Et moins encore, quand il s’agit de l’univers numérique. On se souvient qu’au lancement d’Amazon en France, il s’était trouvé des éditeurs pour affirmer : « Des livres vendus sur internet ? Aucun avenir. » 23 ans plus tard, un livre sur cinq est vendu sur le net. Mais le traitement des acteurs du web demeure à géométrie variable.

20/04/2023, 18:29

ActuaLitté

Scotland Yard confond éditeur et terroriste : Interdiction de publier !

L’arrestation en début de semaine d’un agent littéraire français, à Londres, a littéralement frappé de stupeur l’industrie. Venu pour la Foire du livre de Londres, Ernest, 28 ans, a été interpellé, car soupçonné de représenter un danger du type terrorisme. Une procédure choquante pour Jean-Yves Mollier, universitaire et spécialiste de l’édition contemporaine. Il signe ici un texte en soutien pour ActuaLitté.

20/04/2023, 12:08

ActuaLitté

Suspecté de terrorisme, un agent littéraire français arrêté à Londres 

Le 17 avril, un responsable d’édition français en déplacement au Royaume-Uni a été arrêté pour suspicion de terrorisme. Les éditions La fabrique (Paris) et Verso Books (Londres) appellent à un rassemblement en soutien et réclament sa libération ainsi que l’abandon des poursuites. Leur message est ici reproduit en intégralité. (Pour des raisons de sécurité, la personne concernée sera appelée X)

18/04/2023, 10:13

ActuaLitté

Le roman de Dima Abdallah “réaffirme la force salvatrice de la littérature”

#PrixFrontieres23 – Pour sa troisième édition, le prix que coorganisent l’Université de Lorraine (Crem, Loterr) avec l’Université de la Grande Région (UniGR), a récompensé la romancière Dima Abdallah. Son deuxième roman, Bleu nuit, aura fait l'unanimité du jury. La présidente du prix Frontières-Léonora Miano, Carole Bienius-Penin, répond à quelques questions.

15/04/2023, 16:32

ActuaLitté

Ce 15 avril, les librairies offrent une fleur et un livre en plumes

On célébrera ce 15 avril la Journée mondiale du livre et du droit d'auteur, ainsi que Fête de la librairie indépendante par les libraires indépendants. Depuis 2011, une cinquantaine de librairies indépendantes en Belgique a emboité le pas à leurs confrères français, luxembourgeois et suisses pour fêter les auteurs, les livres, la librairie ! Les voici qui publient un manifeste, cette année très politisé, en regard de l'actualité.

10/04/2023, 10:00

ActuaLitté

Adaptation des oeuvres du passé : limites et perspectives

#DemainLeLivre - Découvrir l’industrie et ses métiers — la chaîne du livre, selon l’expression consacrée —, voilà le lot des étudiants de Master 1 en apprentissage. À travers la formation Commercialisation du livre, les voici engagés dans l’édition. Au fil de billets d’humeur, ActuaLitté propose des témoignages de celles et ceux qui seront les professionnels de demain.

07/04/2023, 12:35

ActuaLitté

Une TVA à 5,5 % pour les correcteurs

L’Association des correcteurs de langue française (ACLF) a demandé l’été dernier au ministère de la Culture de se prononcer de façon claire et explicite sur le taux de TVA applicable aux travaux de correction. Les conditions d’exercice des correcteurs ont évolué ces dernières décennies, depuis le temps où ce métier ressortissait à l’imprimerie et souvent au salariat. Or, même si un certain nombre de correcteurs sont toujours salariés de maisons d’édition, beaucoup sont désormais indépendants. 

05/04/2023, 17:28

ActuaLitté

André Comte-Sponville et l’euthanasie : le littéraire au service du politique

#DemainLeLivre - Découvrir l’industrie et ses métiers — la chaîne du livre, selon l’expression consacrée —, voilà le lot des étudiants de Master 1 en apprentissage. À travers la formation Commercialisation du livre, les voici engagés dans l’édition. Au fil de billets d’humeur, ActuaLitté propose des témoignages de celles et ceux qui seront les professionnels de demain.

04/04/2023, 14:10

ActuaLitté

Exposition : Louis XVI, Marie-Antoinette & la Révolution

C’est à un remarquable travail collectif que nous convient les Archives nationales et les éditions Gallimard : Jusqu’au 6 novembre 2023 à l’hôtel de Soubise (Paris) est à découvrir, l’exposition gratuite Louis XVI, Marie-Antoinette & la Révolution

03/04/2023, 11:31

ActuaLitté

Pourquoi Emmanuel Macron s'exprime dans Pif Gadget ?

Voici un magazine qu’avait soutenu — sans excès — le parti communiste, dont le héros naquit dans les colonnes de L’Humanité. Et qui depuis décembre 2020, est devenu un trimestriel, propriété d’un ex-UMP, ex-LR, et de secrétaire d’État de Nicolas Sarkozy. Mais pourquoi diable un président parle dans Pif Gadget ?

30/03/2023, 11:27

ActuaLitté

Soutien au livre : le gouvernement du Canada déçoit les éditeurs

Coup dur pour l’industrie de l’édition, qui découvre, désarmée, les sommes allouées par le gouvernement fédéral. En dépit des promesses formulées durant sa campagne, le pouvoir fait défaut… et provoque une montée de colère. Le texte de l'ANEL est ici reproduit en intégralité.

30/03/2023, 10:59

ActuaLitté

Plutôt qu'une hausse de la TVA du livre, la Belgique demande sa suppression

D’après la refonte des taux de TVA et de leur assiette qu'annoncée le ministre des Finances belge, le livre passerait de 6 % à 9 %. Les associations professionnelles de la chaîne du livre la refusent et appellent à la mobilisation en signant une pétition destinée au Parlement fédéral et au ministre Van Peteghem. Leur texte est ici proposé en intégralité.

29/03/2023, 17:39

ActuaLitté

Festival du livre et géométrie euclidienne : bien choisir ses convives

REPORTAGE – Pour 2023, le Festival du Livre de Paris accueillera les lettres italiennes. La proximité culturelle entre les deux pays relève de l'évidence et les relations politiques et commerciales sont étroites. Pour l'organisation, les défis ne manquent pas : quels auteurs, quels secteurs éditoriaux, quels éditeurs mettre en avant ? 

29/03/2023, 16:08

ActuaLitté

”La marge est le royaume de ceux qui s'en emparent“

#LectureetLittoral – Aventurier impénitent, soucieux de partager sa passion, Marc Roger a débuté ce 21 janvier un périple de 5000 km, longeant la côte atlantique. À la limite invite au voyage, à la découverte, au gré de rencontres agrémentées de lectures... et de récolte de déchets sur les plages...

29/03/2023, 09:30

ActuaLitté

La technologie au service du livre 

#DemainLeLivre – Découvrir l’industrie et ses métiers — la chaîne du livre, selon l’expression consacrée —, voilà le lot des étudiants de Master 1 en apprentissage. À travers la formation Commercialisation du livre, les voici engagés dans l’édition. Au fil de billets d’humeur, ActuaLitté propose des témoignages de celles et ceux qui seront les professionnels de demain.

27/03/2023, 12:29

ActuaLitté

Denis Olivennes : l'homme médiatique de Kretinsky, futur patron d'Editis ?

Depuis quelques années, le binôme Denis Olivennes / Daniel Kretinsky va à l’amble. Cette association connut un point d’orgue quand le second signa un chèque de 14 millions € à Libération, dont le premier était directeur général. Avec la perspective du rachat d’Editis, dans son intégralité, le nom du haut fonctionnaire revient, revient, revient…

24/03/2023, 17:32

ActuaLitté

Le livre de Niki de Saint Phalle sur l'inceste, Mon secret  

À l’heure où la survie des éditeurs indépendants se trouve fragilisée par une logique mercantile brutale, lancer une maison d’édition est un vrai défi. C’est aussi une joie. Traverser des œuvres, les donner à lire dans leur singularité et contribuer à la biodiversité du paysage éditorial français. Au fondement de ce métier, Paul Otchakovsky-Laurens évoque « une vérité » dans son film Éditeur — « une note juste ». Par Ariana Saenz Espinoza.

24/03/2023, 11:45

ActuaLitté

Intelligence artificielle et traduction littéraire : exiger la transparence

Les deux associations françaises représentant traductrices et traducteurs littéraires – ATLF et ATLAS –, s'inquiètent du recours grandissant aux outils de traduction automatisés. Elles réclament aux éditeurs qu'ils fassent preuve d'un peu plus d'honnêteté dans leur utilisation.

23/03/2023, 10:47

ActuaLitté

La fabrique fête ses 25 ans !

#DemainLeLivre – Découvrir l’industrie et ses métiers — la chaîne du livre, selon l’expression consacrée —, voilà le lot des étudiants de Master 1 en apprentissage. À travers la formation Commercialisation du livre, les voici engagés dans l’édition. Au fil de billets d’humeur, ActuaLitté propose des témoignages de celles et ceux qui seront les professionnels de demain.

21/03/2023, 15:55

ActuaLitté

La lecture en prison, ou l’évasion à voix haute

#Lectureetlittoral - L’homme est âgé, petit, le cheveu rare et gras, gris, tiré en arrière sur un crâne à la peau tavelée. Fragile d’aspect et de constitution, il a ce regard apeuré, légèrement circulaire, de celui, habitué aux moqueries, qui redoute de prendre la parole en public mais qui ne peut s'empêcher de le faire. Un cheveu s’est glissé sur sa langue. (Note de l’auteur : les noms de famille et les prénoms ont été modifiés.)

21/03/2023, 11:04