Manon Guilbaud, éditrice de manuels scolaires chez Hachette Éducation, et Marion Langevin, enseignante de lettres en collège REP, auront préparé six années durant leur projet. Prendre la mer, et vivre une aventure littéraire dans le même mouvement. Il aura fallu apprendre pour la première l’art de la voile, tandis que Bibliothèque Sans Frontières leur apportait un précieux concours. Et les voici toutes deux réécrivant à l'encre et l'écume la chanson de Renaud... Ta-ta-tin.
Le 07/08/2021 à 09:41 par Victor De Sepausy
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Publié le :
07/08/2021 à 09:41
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Kannjawou — un hommage au roman haïtien de Lyonel Trouillot — est un terme qui désigne avant tout la fête et le partage. Pas étonnant que ce soit le nom choisi pour le voilier-bibliothèque que les deux femmes occuperont dans un projet mêlant voile et culture. « Nous avons voulu donner du sens à notre voyage en y associant un projet solidaire et durable, qui nous ressemble », expliquent-elles à ActuaLitté.
Objectif : lutter contre les inégalités d’accès à la culture, à l’information et à la connaissance dans les zones isolées, accessibles uniquement par bateau. « Pour cela, nous utilisons un outil innovant, l’Ideas Cube, une médiathèque numérique et portative mise au point par Bibliothèques sans frontières. »
Monté en association, ce projet s’ancre donc bien dans une volonté de partage et de fête : une bibliothèque numérique ne nécessitant aucune connexion internet, pour diffuser les œuvres. À son bord, le voilier embarque également une quinzaine de tablettes, un ordinateur, ainsi que des panneaux solaires et un rétroprojecteur.
Et une fois encore, le numérique s’impose comme une solution évidente : « Kannjawou, notre voilier, est destiné avant tout à la navigation hauturière : il doit donc être capable de transporter tout l’équipement et le ravitaillement nécessaires à de longues traversées. Puisqu’il s’agit d’un voilier de petite taille, sa capacité de stockage et d’accueil est limitée : il est donc impossible, vu notre projet de navigation au long cours, d’en faire une vraie bibliothèque. »
Parties à la récolte de fonds, elles auront collecté l’argent nécessaire à ce que le grand jour puisse se dessiner. Et en cet été 2021 — un an après la date originellement prévue —, les voici en mer avec un site internet permettant un suivi de leur journal de bord. Les contenus ont été spécifiquement choisis et adaptés aux publics qu’elles rencontreront indiquent les skippeuses. Des livres en français, pensés pour correspondre aux besoins, mais avant tout un lieu de convivialité, dont on n’a pas fini d’entendre parler.
Le projet s’organise autour de 3 volets, qui reprennent différentes acceptions de la « bibliothèque » :
• une étagère où l’on range des livres ;
• un centre d’accès à la lecture ouvert à tous ;
• un lieu de rencontres et d’échanges entre individus de différents milieux.
« Notre première escale solidaire sera la région du Sine-Saloum au Sénégal : nous y sommes en lien avec une association locale, Femmes Plus, qui œuvre dans la région pour favoriser l’éducation des enfants et l’accès de tous à la culture, à l’information, à la formation professionnelle. »
L’itinéraire prévisionnel était de trois années, dans un véritable tour du monde : Namibie, Afrique du Sud, Madagascar, Indonésie, Nouvelle-Zélande, puis Polynésie française, Mexique, Haïti, Brésil, avant le retour au Sénégal puis à Saint-Malo, le port de départ.
Sur leur bibliothèque flottante, elles inviteront « nos visiteurs à consulter les ouvrages du bord, mais également organiser des soirées contes, des soirées musicales ou des échanges autour des lectures de chacun ».
Ta-ta-tin, définitivement.
1 Commentaire
Jacques Bermont
08/08/2021 à 11:03
Super le projet, belle navigation...au soleil !
J'espère que vos tablettes et autres supports numériques sont équipées de synthèse vocale et de voix de synthèse (Manon par exemple :-) )pour écouter les livres et permettre un accès aux personnes dans l'incapacité de lire.
Accès aux bibliothèques sonores également BNFA, EOLE, etc...
Bon vent,
Jacques