Le graphiste new-yorkais Stephen Doyle est reconnu pour ses sculptures interconnectées de livres. Il est le fondateur du studio new-yorkais Doyle Partners, ouvert voilà 30 ans. En 2017, il réalisait un triptyque pour le métro new-yorkais. Aujourd’hui, ActuaLitté revient sur le minitieux travail de l’artiste qui parvient à s’infilter tant dans notre intimité qu’en l’extérieur.
A l'instar de plusieurs artistes contemporains tels que Bethany Bickley ou Brian Dettmer, Stephen Doyle se passionne pour la sculpture de livres. Il décrit ses oeuvres comme « des monuments miniatures, des témoignages du pouvoir du langage et des métaphores de l’imagination. »
Le journal Colossal revient sur cet art poétique, qui rend compte d’un besoin de repenser la communication. Dans sa série Hypertexts, l’artiste crée avec une grande minutie des sculptures de livres complexes, voire même des installations, qui représentent le contenu de différents romans.
Pour cela, il utilise certaines parties de phrases afin de les rattacher à un mot sans rapport. Ce procédé perturbe la compréhension initiale de l’oeuvre. En réalité, toute la volonté artistique réside dans cette incompréhension qui crée un sens personnel chez le contemplateur. La notion de langage est repensée.
Le magazine Design Week reprend les propos de Doyle, lors de la conférence Offset Dublin, de 2018 : il présentait son travail et le processus de création qui l’entoure : « Il est vraiment important de produire et de façonner votre propre langage afin de communiquer d'une manière particulière, authentique et sincère. Exprimez-vous et faites confiance à votre instinct pour trouver un nouveau terrain qui vous appartienne vraiment. »
Les constructions se présentent sous forme d’échafaudages inclinés et imbriqués les uns dans les autres. Ce choix artistique donne l’impression que la construction pousse d’elle-même, directement depuis les pages reliées. Une nouvelle manière de faire vivre les mots.
« J’ai conjugué des sculptures dans lesquelles les lignes de textes secouaient les chaînes de la page, sautaient hors du livre et conversaient avec les lignes de texte voisines, créant un réseau aérien de langage, transformant le texte en synapse, en circulation… Je me suis vite rendu compte que ces diagrammes en trois dimensions avaient comme un pouvoir poétique propre, recontextualisant le langage et les idées dans des formes sculpturales, inspirées des livres eux-mêmes », explique-t-il au Colossal.
Le créateur affirme avoir « une véritable fascination pour les livres ». Dans ses premiers temps, il pensait être seulement intéressé par la typographie. Pourtant, il s’est finalement rendu compte de l'importance du langage dans son travail et notamment de sa volonté à « [désobéir] à la logique et à la raison », à « dépasser les attentes ».
Stephen Doyle est à l’initiative de nombreuses oeuvres d’art originales. Parmi ces dernières, il a redéfini le logo de Milton Glaser, son mentor, pour la brasserie Brooklyn en une expérience tactile faisant néanmoins appel à plusieurs de nos sens.
C’est vraiment le sens communicationnel que cherche à explorer l’artiste. Il tente d’afficher des informations de manière pratique et utile comme le montre ses différents travaux pour le Macombs Dam Park, ancien site du Yankee Stadium de New York, qui commémorait la disparition de nombreux terrains de baseball. Le parc apparaît maintenant comme un mémorial graphique à ciel ouvert dans lequel, des bancs de pierre ou encore des clôtures sont jonchés de typographie.
Crédit : Doyle partners: macombs dam park (former site of the yankee stadium), Pinterest
L’ensemble de ses travaux rend compte d’une volonté de se démarquer d’un Art classique pour proposer de nouvelles conceptions artistiques originales.
Si les créations de Stephen Doyle vous intéressent, vous pouvez le suivre sur Instagram.
En attendant, ActuaLitté vous propose d’ores et déjà de visionner la création de son oeuvre pour le métro new-yorkais.
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