Parce qu'un peu d'histoire ne fait jamais de mal, surtout à une époque de contre-vérités rapidement disséminées, Gilles Kujawski, ancien commercial d’Editis, militant à La France Insoumise nous propose un retour dans le temps. Et de ramener de ce voyage quelques éléments pour éclairer le présent. Voire, qui sait : trouver des perspectives pour consolider la chaîne du livre dans son ensemble.
Le 10/07/2021 à 10:14 par Auteur invité
8 Réactions | 676 Partages
Publié le :
10/07/2021 à 10:14
8
Commentaires
676
Partages
Le but de l’arrêté Monory en 1977 est de « libérer le prix du livre ». Plutôt qu’un prix « conseillé », déterminé par l’éditeur, il instaure un prix de cession que le libraire adapte en fonction de critères de son choix. La concurrence entre libraires et grandes surfaces – et entre libraires eux — mêmes, est lancée. Effet attendu : la baisse des prix des livres. Effets recueillis : la FNAC, les hypermarchés (en pointe, les « Centres Leclerc »), cassent leurs prix de vente (de – 20 à – 40 % sur le prix de cession), augmentent leurs commandes moyennant des remises conséquentes. Les librairies indépendantes ne peuvent pas suivre, et ferment en grand nombre.
En réaction, la loi Lang d’août 1981 impose un prix unique — avec une modulation possible de 5 %. Le prix tuait les librairies sous Monory, il les sauve sous Lang. L’égalité entre points de vente redynamise les librairies et la production « qualitative » (en littérature et sciences humaines). Les librairies indépendantes démontrent leur importance vitale pour la diffusion des idées et l’exigence littéraire.
RENTRÉE: critiques, lecteurs, librairs et quatre-quart
Mais on vit les dernières années d’une stabilité relative pour les livres et la culture. La loi est votée alors que le lectorat est nombreux et populaire, les ventes en croissance, soutenues par des médias prescripteurs et par un réseau de librairies qui reconstitue rapidement ses forces.
Un état des lieux qui ne résistera pas à la fin du siècle.
Quarante ans après, la loi Lang reste en vigueur, et, en dépit de conditions très difficiles, le réseau des librairies françaises reste un des meilleurs du monde. Mais le marché menace de nouveau : les librairies, et, au-delà, leur environnement et la création elle-même.
Le péril a changé de nature : le prix unique des livres n’est plus contesté, il est instauré dans de nombreux pays. Les dangers sont autres et menacent la stabilité, déjà très relative, du marché du livre. Ce qui menace les librairies aujourd’hui déborde le prix unique.
L’explosion du commerce électronique, de la « culture en un clic », livrée à domicile et sans délai, et la concurrence prédatrice d’Amazon, et d’autres. L’omniprésence des écrans personnels (smartphones...) dévoreurs des temps de loisir de nombreux adolescents. Les baux commerciaux, hors de portée pour les libraires indépendant(e)s, et qui excluent nombre d’entre eux des centres-villes. L’échec, à ce jour, de la vente en librairies des fichiers numériques de livres.
La librairie a un statut hybride. Le premier confinement de 2020 lui a donné une aura digne d’un service public, ce qu’elle n’est pas, mais sa perception publique en est proche. Cette double identité en fait une richesse qu’il faut lui maintenir... quoiqu’il en coûte.
Et parallèlement, ce qui menace la création littéraire, et donc les livres, déborde la seule librairie.
Indigence de la pédagogie publique en faveur de l’écrit et de la lecture ; démission de l’État néolibéral de sa mission éducative. Place laissée à la technologie de loisir, et à sa promotion de l’immédiat et du facile, au détriment de l’esprit critique, de la recherche et du temps long. Rentabilité, culte de la concurrence et du temps court, antinomique avec l’imaginaire et l’esprit créatif.
Mais une menace reste commune à la librairie et à la création : la concentration de l’édition. Celle-ci soumet la création aux rythmes du marché et à une politique de l’offre décomplexée. Les grands groupes jouent la surcharge de la production et la pression sur le marché. La course à la nouveauté, même tempérée, reste la règle, avec des incidences non négligeables :
• La production surcharge les libraires, pénalise leur trésorerie, gonfle les retours. Un marché émerge, et la production vise sa saturation, alourdit les achats des librairies et le volume des retours, pour des ventes aléatoires. C’est le cas, depuis des années, du pratique ou du développement personnel. Dans le même temps, la petite et moyenne édition se bat difficilement pour exister et défendre une créativité bien réelle.
• Le marché de la BD a connu une envolée historique. En réponse, une production surabondante a soumis les artistes-auteur(e)s à des rythmes de travail souvent insoutenables, et mis en lumière leur grande précarité économique.
• Cette politique de l’« offre » coïncide avec de grandes disparités de pouvoir d’achat, sans soutien à la lecture publique. « La demande » suit, ou elle décroche, surtout dans les catégories populaires.
• Enfin, la surproduction comporte le risque de moins de rigueur et d’exigence, et plus de pression sur les auteur(e)s pour produire plus, et plus vite, cf la BD.
Le soutien public aux livres et à la lecture doit englober toute la chaîne du livre, amont (création, production) et aval (diffusion, distribution), et se déployer dans un environnement à redéfinir.
Le néolibéralisme a attaqué plusieurs siècles de recherche et de culture. L’avenir des livres devra échapper à ses recettes, et reposer sur l’éducation, la création, la formation aux métiers et la rigueur éditoriale, de la création à la mise en marché, et l’accès du plus grand nombre à la lecture. La lecture est un bien commun et ne se réduit pas à un marché.
La concentration de la production, de la diffusion et de la distribution des livres, est pour eux une terrible nuisance. Otages de Bolloré, PDG de Vivendi, qui entendait s’offrir Hachette Livre. Hochets pendant l’absorption du Seuil par le groupe Média-participation, qui entraînait des suppressions de sites et d’emplois. Derrière cette mégalomanie délirante et les stratégies actionnariales, la création est reléguée, la lecture se soumet à l’économie.
Les réponses publiques devront combattre les concentrations et les tentations de monopoles (l’exemple Vivendi / Hachette), et le gigantisme industriel, et devront associer les médias à la promotion de la lecture.
Une politique de la bibliothèque doit la protéger et la développer. Le « plan bibliothèque » de 2017, resté lettre morte, ne visait qu’à en dénoncer les coûts — avec le concours espéré des bibliothécaires ! Les chantiers de la formation, des moyens budgétaires pour un fonctionnement stable, et de la popularisation des bibliothèques, restent ouverts.
L’inégalité est forte entre auteur(e)s, les petits, aux ventes faibles, souvent dans le dénuement matériel, et d’autres, rentes pour leurs éditeurs, bénéficiaires de gros budgets publicitaires. L’idéologie néolibérale ne consacre que la richesse matérielle et les marges bénéficiaires. Trop de créatrices et créateurs disparaissent des radars, leurs conditions de vie se détériorent, leur déclassement est constant.
La gestion de l’AGESSA, et des organismes de gestion de droits, est vivement critiquée pour ses défaillances, souvent scandaleuses, au détriment des auteur(e)s.
Or, le soutien à la création par l’État et la société, tout ensemble, est vital, car c’est sur elle que reposent la culture, les livres, la lecture.
Il y faut des mesures immédiates, telles le « Domaine public commun » proposé par le Député Michel Larive, et sa taxation des œuvres relevant du domaine public, pour alimenter un fonds de soutien aux auteur(e)s vivant(e)s ; mais, dans la perspective d’un changement de majorité, il faudra surtout rénover le droit d’auteur : les droits versés aux ayants droit après le décès des auteur(e)s, et avant l’entrée des œuvres dans le domaine public, doivent faire l’objet d’un examen très minutieux.
Le marché de la diffusion et de la distribution est une prime aux groupes industriels et à la production « mainstream », et une galère pour la petite et moyenne édition et une production exigeante. Le lieu commun des livres qui ne peuvent tous se vendre, doit céder la place à une réflexion sur l’accès d’un éditeur à une diffusion et une distribution qui lui garantit une présentation aux libraires, et une présence si les libraires le souhaitent. La mécanique des aides à la petite et moyenne édition doit en tenir compte.
Pas de place pour tous les éditeurs ni tous les livres en librairies : autre lieu commun, mais on manque surtout de librairies spécialisées — disparues en masse il y a peu de temps. Notons que des librairies généralistes, et pas seulement les plus importantes, maintiennent des rayons spécialisés « pointus », malgré la charge économique qu’ils représentent.
Faciliter la diffusion-distribution, aux coûts trop élevés, en assurer le pluralisme, élargir la palette de librairies, desserrer des étaux qui contraignent les libraires à des achats sélectifs, serrés, dessineront un marché du livre largement plus équilibré qu’aujourd’hui.
La rentabilité des librairies (0,8 % du CA environ) est insuffisante : selon le Syndicat des Librairies de France (SLF), un seuil de 3 % serait nécessaire. Les libraires indépendants sont exposés aux fermetures de comptes chez les fournisseurs, décalages des versements de leur salaire, démêlés avec l’URSSAF, difficulté pour recruter, d’où horaires de travail souvent impossibles...
Les salaires sont trop bas, à l’embauche comme en cours de carrière. Le métier de libraire ne peut survivre que par la transmission du métier à des jeunes apprentis. Encore faut-il pour cela qu’il soit attractif pour eux.
Un « plan librairie » en 2013, a voulu remédier aux pannes ou retards de trésorerie, et aux disparitions de librairies (Paris a perdu 400 librairies depuis 2000 et 80 depuis 2011), par un fonds d’avance de trésorerie de 5 millions d’euros destiné aux libraires, un renforcement du dispositif d’aide à la transmission des fonds de librairies, avec 4 millions d’euros supplémentaires alloués à l’ADELC.
Le poids d’Amazon donne naissance à des initiatives, telles « Paris librairies », plate-forme virtuelle qui donne accès aux stocks de 200 librairies parisiennes. Mais un renforcement structurel des librairies passe par des mesures qui touchent à leur fonctionnement courant.
Marchés publics
L’accès des librairies indépendantes à la commande publique (établissements scolaires, bibliothèques, institutions publiques) doit être systématique.
Remises
Les remises consenties par les principaux diffuseurs et distributeurs, en moyenne de 33 à 35 %, trop souvent insuffisantes, doivent être relevées, de façon concertée, mais volontariste, par la voie légale si nécessaire.
Fournisseurs
Pour beaucoup de libraires, le fournisseur choisit quels livres ils recevront, et en quelles quantités : c’est l’« office », par lequel les fournisseurs se constituent une trésorerie assurée. Ce service doit être négocié — garantie pour le libraire de la maîtrise d’une forte partie de ses achats, donc de ses dépenses et retours.
Le métier de représentant(e) est menacé, et, à travers lui, l’indispensable intermédiation entre fournisseurs et libraires.
Les diffuseurs ont rétréci les équipes, étendu les secteurs géographiques, le nombre de libraires à couvrir et les catalogues, soumettant cette profession aux plus de rapidité et de contraintes de rentabilité possibles. Soit l’exact contraire d’une mission de transmission et de vente.
*
* *
La librairie est sortie de la « crise sanitaire » en meilleure santé que les autres commerces, avec, en mai 2020, des chiffres d’affaires record, supérieurs à la période précédant la crise — effet probable de la fermeture des lieux de culture et du report de dépenses vers les livres. Mais les points de vente situés en quartiers non habités, centres commerciaux ou quartiers d’affaires, ont souffert du travail en « distanciel » et de la désertion des locaux d’entreprises.
En ce début d’été 2021, le reflux prévu du CA des librairies indépendantes est réel, la rentrée de septembre permettra d’en mesurer l’ampleur et la durée. Reste que, pour nous, au pays source de l’exception culturelle, les livres sont un patrimoine exceptionnel, et la librairie indépendante l’outil nécessaire de leur pérennité.
Crédits photo : Phil Hearing/ Unsplash ; Radek Homola/ Unsplash ; Mark Williams/ Unsplash
8 Commentaires
ninja
11/07/2021 à 13:45
Regardons la réalité, un barbu célèbre du 19° (le siècle pas l'arrondissement) appellerait ça regarder les conditions objectives de production.
Il se trouve que le point économique central de la chaîne du livre est l'acte d'achat par une lectrice ou un lecteur et qu'au delà des considérations sur l'impact du streaming et du jeu vidéo, et sur la capacité des écoles et de lycées à engendrer des personnes lisant, il n'en reste pas moins que le facteur déterminant est le budget disponible des gens qui lisent.
Maintenant si l'on va au delà des visions bisounoursiennes du monde, force est de constater, et toutes les enquêtes le confirment que le gros de la lecture est fait par 20% des citoyens que ceux-ci sont, sans surprise, dans leur majorité des gens diplômés de l'enseignement supérieur. Il y a fort à parier que si l'on regarde les publications des éditeurs indépendants, la concentration est encore plus extrême et que probablement moins de 10% de la population lit l'intégralité de la production de ces éditeurs.
Il ne faut pas être grand clerc pour noter que c'est donc le revenu disponible de ces 20% de la population qui est déterminant pour l' écosystème du livre.
Prenons un exemple simple celui des enseignants de primaire qui sont des lecteurs potentiels importants et comparons avec le Japon...
Salaire estimé d'un enseignant de primaire à 35 ans : France 2000 euros Japon 4500 euros
Prix d'un livre grand format relié avec jaquette et signet : France 25 euros Japon 16 euros
Envoi d'un livre par la poste : France 5,85 euros Japon 1,60 euros
À votre avis quel est le pays ou le secteur du livre est en meilleure santé ? (sans compter que les examens de professeurs ont beaucoup plus de candidats que de places...)
Si vous voulez faire de la politique 2000 euros en France = 1,65 * salaire minimum, 4500 euros au Japon = 5 * salaire minimum...
Et si vous voulez parler rabais libraires, au Japon c'est 22%....
Le barbu cité plus haut notait assez souvent que c'est "l'être social" qui détermine ce qu'un Italien d'avant guerre appelait la superstructure. Si voulez avoir une exception culturelle, on découvre sans peine qu'il faut aussi une exception économique.
Et quand on regarde la tête de l'économique local, on voit assez où va aller l'exception culturelle...
kujawski
11/07/2021 à 19:06
Merci pour votre commentaire.
Oui, le réseau français de librairies est probablement le meilleur du monde : il n'y a pas de miracle français, juste un gouvernement et un Etat qui, en 1981, ont pris la mesure des dangers qui assaillaient les livres et la lecture et ont résolu de les contrer par le prix unique du livre. A bon escient. Mais la remise en question de cette grande idée ne s'est pas fait attendre : il faut prendre la mesure des dangers qui, au-delà de la librairie indépendante, menacent la lecture publique aujourd'hui, et y remédier.
Oui, le CA de l'édition provient du haut de la pyramide sociale : c'est le danger principal, c'est un problème politique de pouvoir d'achat, d'arrêt de la précarité économique et sociale, de stabilisation de la vie sociale, à même de redonner confiance aux citoyens en leur avenir, et à les inciter à se replonger dans la culture, les livres, le temps long - que le néolibéralisme rejette.
Aradigme
20/07/2021 à 12:42
Bonjour Gilles Kujawski,
Votre première assertion " le réseau français de librairies ... meilleur du monde" ne me convainct guère. J'ai vécu un temps aux USA et ils disposaient de librairies d'une qualité supérieure. Je songe entre autres aux librairies Barnes & Noble. J'entends supérieures en ce qui concerne l'offre multiple (une librairie type avait deux étages, avec des dizaines de mètres carrés à chaque étage), la qualité des locaux et de l'accueil ainsi que les prix des bouquins, bien moins chers qu'en France.
En ce qui concerne les décisions prises par les socialistes en 1981, j'estime qu'elles visaient surtout à maintenir en vie des librairies qui constituaient un maillage intellectuel favorable au pouvoir alors en place. Je m'en suis rendu compte lorsque Valerie Trierweiler a publié son livre "Merci pour ce moment". La moitié des librairies proches de mon domicile avaient affiché sur leur porte ce message: "Nous ne vendons pas le livre de Madame Trierweiler, mais nous avons Sartre, Zola, etc...". J'ai bien entendu commandé le livre que je désirais lire sur Amazon et je suis depuis enchanté de leurs services. J'estime ne pas avoir besoin de libraires qui se comportent comme des directeurs de conscience ou des commissaires politiques.
Salutations
Aradigme
kujawski
20/07/2021 à 14:34
Il faut essayer de dépasser le "c'est mieux et moins cher ailleurs", pour aller chercher ce qui a fait qu'après les confinements, les Français se sont rués sur leurs librairies. Certes, aucune autre dépense culturelle n'était possible, mais si la librairie française avait été aussi désagréable, incompétente et obscurantiste que vous le dites, il ne se serait pas trouvé assez de masochistes pour s'y précipiter.
Mais d'ailleurs, il n'y a pas "une" librairie. Il y en a des milliers, toutes différentes, c'est ce qui fait la valeur du réseau - contrairement aux US où, en effet, il faut compter sur un modèle unique type Barnes and Nobles.
Il se trouve toujours des gens assez rigides pour afficher leur détestation en vitrine (type Trierweiler), ils n'imaginent pas qu'ainsi ils encouragent à la lecture de ce qu'ils repoussent. D'autres commandaient le Trierweiler par 1 ex et ne le servaient que sur demande : une façon plus astucieuse de réagir à ces "coups" (il y a aussi l'autobio de Danièle Gilbert, si on y tient), qui s'apparentent moins à de l'édition qu'à de l'info en continu et tendent au nivellement par le plus moyen possible - voire le plus bas.
koinsky
15/07/2021 à 07:00
Sous quels prétextes un écrivain, qui est pourtant à l'origine de 90 pour cent de la création d'un livre, ne devrait toucher que 10 pour cent de droits d'auteur sur son prix de vente hors taxes !?
Le problème d'un partage du gâteau beaucoup plus juste et équitable est d'après moi un préalable indispensable à toute discussion économique sur la chaîne du livre...
Kujawski
15/07/2021 à 11:22
Dossier indispensable ! Que, déjà, on arrive à 10% effectifs, et qu'on atténue les disparités de droits entre auteurs, en clarifiant les contrats d'édition. Et que les auteur(e)s soient reconnu(e)s comme créateurs/trices, non comme variables. La progression de la rémunération des auteur(e )s est inéluctable.
Marc Georges
24/07/2021 à 17:44
Article intéressant. Mais ce n'est qu'un état des lieux connu de tous.
La faiblesse du système actuelle réside dans le fait que seuls les éditeurs ont la clé de la chaîne du Livre. Ils fixent les prix de vente et "imposent" les remises. Il faudrait qu'un organisme indépendant puisse réguler cela en tenant compte de l'intérêt de tous les acteurs (auteur, éditeur, libraire) et que la logistique (diffusion, distribution) soit au service de cette chaîne et non source de profit pour quelques acteurs.
Quand à dire que la France a le plus beau réseau de librairies, c'est s'octroyer par erreur une médaille. Cela contribue à fausser l'analyse de notre chaîne du Livre et à s'enfermer dans une certitude franco-française.
Juste deux exemples : Téhéran et ses centaines de librairies. Ou la Chine avec son réseau de librairies Zhongshuge (créé par un Français,...)
kujawski
24/07/2021 à 22:47
1 - L'état des lieux en question est connu des professionnel(le)s, pas assez du public, dont, pour moi, ce devrait aussi être l'affaire.
2 - La chaîne du livre est moins contrôlée par les éditeurs seuls que par les groupes d'édition-diffusion - distribution, icebergs dont les éditeurs sont les faces émergées. Et que les stratégies d'éditeurs se raccrochent parfois/souvent aux exigences de la distribution est incontestable.
3 - Le constat de l'état du réseau des librairies françaises ne s'assortit d'aucun cocorico. Beaucoup ouvrent chaque matin la tête sous l'eau et le moral dans les chaussettes. Il ne s'agit que de dire : la survie de centaines de librairies en France, de l'exigence de qualité chez beaucoup d'entre elles,
et le maintien de certaines filières d'édition, n'auraient pas été possibles sans une loi de régulation, la loi Lang.