Créé en 2020, le Prix de l’Homme pressé a pour vocation de récompenser une œuvre originale francophone — roman, essai, nouvelles, poésie, biographie — dont le style et le sujet évoquent la vitesse, qu’elle soit celle de l’action, de la plume ou de l’esprit. Pour cette deuxième édition, l’Automobile Club de France a décerné le prix à Philippe Brunel pour son roman Laura Antonelli n’existe plus (Grasset).
Après une première sélection composée de sept titres, le jury a donc jeté son dévolu sur l’oeuvre de Philippe Brunel.
Dans ce récit, l’auteur met en scène un journaliste chargé par un producteur de retrouver Laura Antonelli, la sulfureuse héroïne du cinéma italien des années 60 et 70. Après avoir connu gloire et fortune de façon fulgurante, Laura Antonelli vit seule, recluse dans un deux-pièces de la banlieue de Rome. Dans une quête fiévreuse et pudique, le narrateur remonte le cours d’un destin brisé par la drogue, le sexe et les fêlures cachées de cette icône tourmentée.
Par quelle malédiction l’actrice dont Luchino Visconti disait qu’elle avait « un visage d’ange sur un corps de pécheresse » est-elle tombée si bas… et si vite ? Lui-même journaliste sportif au quotidien L’Équipe, Philippe Brunel fait revivre, sans en esquisser les zones d’ombres, les combats de cette vaincue magnifique.
EXTRAIT: Laura Antonelli n'existe plus
« La vitesse est au cœur de ce roman, explique Louis Desanges, président de l’Automobile Club de France. Vitesse de l’ascension, vitesse de la chute, Philippe Brunel trace avec une grande précision ce portrait d’une star déchue », souligne le jury.
Résumé de l’éditeur :
À la suite du coup de fil énigmatique d’un producteur, le narrateur embarque pour Rome investi d’une obscure mission : retrouver Laura Antonelli, l’actrice oubliée dont Visconti disait qu’elle fut « la plus belle femme du monde ». Il erre dans une Rome caniculaire, traversant les décors mythiques qu’on connaît, à la rencontre des témoins de sa vie tragique. Il épluche les vieux tabloïds et les interviews pour tenter de raconter, sans la trahir, cette femme insaisissable.
Splendide et sensuelle, Laura Antonelli est tout d’abord le sex-symbol populaire de l’Italie catholique des années 1960. Avec la sortie en salle de L’Innocent, elle devient une de ces beautés solaires de l’âge d’or du cinéma italien. Dès lors, elle tourne avec les plus grands et découvre un succès poudré de cocaïne, de soirées hollywoodiennes, d’amours compliquées et de journaux à scandales, jusqu’au jour où la police trouve dans sa villa de Cerveteri 36 grammes de drogue. S’ensuit une série de démêlés judiciaire qui l’éloigne peu à peu des paillettes de Cinecittà. Ainsi commence pour elle une lente descente aux enfers.
À la demande d’un producteur, elle se soumet à une opération de chirurgie esthétique qui la défigure. La star vit désormais recluse dans une chambre misérable et déclare aux rares curieux qui parviennent à retrouver sa trace : « Laura Antonelli n’existe plus ».
Depuis sa création en 1895, l’Automobile Club de France – auquel Paul Morand légua une partie de sa bibliothèque - a toujours favorisé les activités culturelles sous de multiples formes (opéra, théâtre, cinéma, conférences). Le Prix de l’Homme pressé, doté de 5000 €, souhaite mettre le livre et la littérature à l’honneur, sans lien obligatoire avec l’automobile. Son jury est composé de douze membres de l’Automobile Club de France dont son président, Louis Desanges, le journaliste Bertrand de Saint Vincent étant secrétaire général du prix.
Lors de sa première édition, l’Automobile Club de France avait décerné le Prix de l’Homme pressé 2020 à François Garde pour son roman Roi par effraction (Gallimard).
Philippe Brunel — Laura Antonelli n’existe plus — éditions Grasset — 9782246811985 — 18 €
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Paru le 03/02/2021
194 pages
Grasset & Fasquelle
18,00 €
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