L'Université de Lorraine, en collaboration avec l'Université de la Grande Région, a remis ce samedi 19 juin son premier prix littéraire « Frontières » Léonora Miano à trois lauréats, dans le cadre du Festival « Le Livre à Metz - Littérature & Journalisme ». Avec un public réduit mais bel et bien enthousiaste, les trois lauréats de ce nouveau prix littéraire ont été célébrés au Grenier de Chèvremont du Musée de la Cour d’Or à Metz.
Le week-end dernier se tenait, avec un peu de retard, la 34e édition du festival Le Livre à Metz. Avec une manifestation en présentiel, on assistait à un retour à la normale pour cette manifestation littéraire, dont le thème pour cette année était « Demain est à nous ». Et, au sein de ce festival, un nouvel arrivant : le prix littéraire « Frontières » Léonora Miano.
« Les peuples se sont rencontrés, quelquefois dans la violence, la haine, le mépris, et (…) en dépit de cela, ils ont enfanté du sens. »
Léonora Miano, Habiter la frontière (édition L’Arche)
L’actualité est marquée de manière récurrente par la thématique de la frontière : le Brexit, la crise des migrants, la frontière entre les États-Unis et le Mexique ou la crise sanitaire que nous vivons actuellement. Cette actualité ne cesse d’interroger l’écrivain, le chercheur et le citoyen. La singularité géographique de notre région, « pays des trois frontières » réunissant l’Allemagne, la Belgique, la France et le Luxembourg comme la richesse de nos collaborations scientifiques ont naturellement orienté ce choix de la thématique de la frontière.
Initiative universitaire inédite, ce prix littéraire est né grâce à deux laboratoires de l’Université de Lorraine, le Centre de recherche sur les médiations (CREM) et le Centre de recherche en géographie LOTERR avec l’appui de la Maison des Sciences de l’Homme MSH Lorraine, en collaboration avec le Center for Border Studies de l’Université de la Grande Région. Ce prix articule donc naturellement géographie, littérature et communication interculturelle.
Après une première sélection en février dernier, dix ouvrages étaient en lice et ont été départagés par vingt membres du jury, dont le président d’honneur est l’écrivain Michel Bussi, et la présidente l’universitaire Carole Bisenius-Penin.
Pour cette première édition, ce sont donc trois lauréats qui ont été récompensés :
1er prix : Andrés Barba – Une République Lumineuse (trad. François Gaudry, éditions Christian Bourgeois)
2e prix : Guillaume Poix – Là d’où je viens a disparu (éditions Verticales)
3e prix : Béatrice Commengé – Alger, rue des bananiers (Verdier Editions)
Ces trois prix littéraires récompensent les meilleurs romans de l’année publiés en 2020 abordant la thématique des frontières.
L'écrivaine camerounaise d'expression francophone Léonora Miano, qui donne son nom à ce prix, est l'autrice de nombreux textes engagés (Rouge impératrice, Grasset ; Crépuscule du tourment, Grasset ; Habiter la frontières, L’Arche) consacrés à des questions universelles comme celles de l’identité, de la place de l’Afrique dans le monde, de la colonisation et des frontières. Récompensée notamment par le Prix Goncourt des lycéens (2006) et le Prix Fémina avec l’ouvrage La saison de l’ombre (Grasset), elle a publié un essai cet automne intitulé Afropea chez le même éditeur.
Retrouver la liste des prix littéraires français et francophones.
Crédit photo : Léonora Miano, marraine du Prix littéraire « Frontières »
Par Dépêche
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