Depuis hier, c'est un certain émoi que montre la Toile. La fin de l'encyclopédie Britannica en version papier, peu rentable, à 1500 $ le volume, et 32 volumes à acheter, tout cela fait un peu cher. En parallèle, l'encyclopédie Universalis a annoncé que sa version papier persisterait, aux côtés de son accès numérique. Alors, crise des encyclopédies ?
Le 15/03/2012 à 11:36 par Clément Solym
Publié le :
15/03/2012 à 11:36
Entre 1751 et 1772, à l'initiative de Diderot et d'Alembert, le siècle des Lumières va connaître un tournant majeur dans son déroulé. Apparaît en effet le Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers. Ce projet fantastique qui doit rassembler l'ensemble des connaissances humaines à un temps donné.
« Le but d'une encyclopédie est de rassembler les connaissances éparses sur la surface de la Terre ; d'en exposer le système général aux hommes avec qui nous vivons, et de le transmettre aux hommes qui viendront après nous ; afin que les travaux des siècles passés n'aient pas été inutiles pour les siècles qui succéderont ; que nos neveux devenant plus instruits, deviennent en même temps plus vertueux et plus heureux; et que nous ne mourions pas sans avoir bien mérité du genre humain », explique ainsi Diderot.
Aujourd'hui, nous vous proposons de revenir donc aux bases, et de découvrir tout à la fois le Discours préliminaire de l'Encyclopédie, signé par d'Alembert
L'Encyclopédie que nous présentons au public est, comme son titre l'annonce, l'ouvrage d'une société de gens de lettres. Nous croirions pouvoir assurer, si nous n'étions pas du nombre, qu'ils sont tous avantageusement connus ou dignes de l'être.
Mais sans vouloir prévenir un jugement qu'il n'appartient qu'aux savants de porter, il est au moins de notre devoir d'écarter avant toutes choses l'objection la plus capable de nuire au succès d'une si grande entreprise. Nousdéclarons donc que nous n'avons point eu la témérité de nous charger seuls d'un poids si supérieur à nos forces, et que notre fonction d'éditeurs consiste principalement à mettre en ordre des matériaux dont la partie la plus considérable nous a été entièrement fournie.
Nous avions fait expressément la même déclaration dans le corps du prospectus ; mais elle aurait peut-être dû se trouver à la tête. Par cette précaution, nous eussions apparemment répondu d'avance à une foule de gens du monde, et même à quelques gens de lettres, qui nous ont demandé comment deux personnes pouvaient traiter de toutes les sciences et de tous les arts, et qui néanmoins avaient jeté sans doute les yeux sur le prospectus, puisqu'ils ont bien voulu l'honorer de leurs éloges. Ainsi, le seul moyen d'empêcher sans retour leur objection de reparaître, c'est d'employer, comme nous faisons ici, les premières lignes de notre ouvrage à la détruire.
Ce début est donc uniquement destiné à ceux de nos lecteurs qui ne jugeront pas à propos d'aller plus loin : nous devons aux autres un détail beaucoup plus étendu sur l'exécution de l'Encyclopédie : ils le trouveront dans la suite de ce Discours, avec le nom de chacun de nos collègues ; mais ce détail, si important par sa nature et par sa matière, demande à être précédé de quelques réflexions philosophiques.
On peut aussi retrouver l'intégralité de l'encyclopédie, sur le site de l'ARTFL.
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