#Auteurs

Connaître et comprendre : les traducteurs ont toujours eu ce rôle d’explorateurs

Docteure en littérature française et comparée, Lise Chapuis s’est un beau jour passionnée pour l’italien. Au point de faire métier de traduction. Elle dirige également la collection Selva selvaggia, des éditions L’Arbre vengeur, où, là aussi, elle offre aux lecteurs français de découvrir de nombreuses oeuvres du Bel paese – classiques et contemporaines. Entretien, tout en nuances.

Le 11/08/2021 à 10:46 par Federica Malinverno

9 Réactions | 718 Partages

Publié le :

11/08/2021 à 10:46

Federica Malinverno

9

Commentaires

718

Partages

Partager cet article sur Linkedin Partager cet article par mail Imprimer cet article
ActuaLitté

ActuaLitté /  Federica Malinverno : Qu’est-ce qui vous a amené à devenir traductrice, et plus spécifiquement de l’italien ?

Lise Chapuis : Je n’ai aucune origine familiale en rapport avec l’Italie et je n’ai pas appris l’italien durant ma scolarité, mais l’anglais et l’allemand, avec beaucoup de latin aussi. J’ai commencé à aller en Italie durant mes études de lettres modernes, le voyage classique, pour visiter les villes et les musées, Venise, Florence… Une révélation, bien sûr. Je me suis mise à étudier l’italien en autodidacte, avant de suivre un cursus complet à l’université. J’avais un goût pour les langues, il s’est fixé sur l’italien, par désir. Maintenant je dois dire que je découvre encore tous les jours cette langue dans toute sa richesse, quelle chance…

Depuis combien de temps exercez-vous ?

Lise Chapuis : Mes premières traductions datent de 1986-87. J’étais lectrice à l’Université de Pavie quand une amie professeure de littérature italienne, Maria Antonietta Grignani, m’a vivement recommandé un joli petit bouquin édité chez Sellerio, Donna di Porto Pim, d’un certain Antonio Tabucchi. En le lisant, j’ai pensé que j’aurais aimé écrire précisément quelque chose comme ça. Comment partager cette découverte ? L’idée de la traduction s’est imposée : dans mon enthousiasme, j’ai contacté Antonio Tabucchi, alors professeur à Gênes, qui m’a dit que les droits avaient été achetés par l’éditeur Christian Bourgois, lequel m’a proposé un contrat pour ce livre-ci, ainsi que pour Nocturne indien que j’avais également beaucoup aimé. Voilà comment a commencé ma carrière de traductrice.

Je serai toujours reconnaissante à Antonio Tabucchi et Christian Bourgois qui m’ont fait confiance. Je ne sais pas si cela serait possible aujourd’hui, peut-être, et je l’espère. Ils ont donné une chance à une débutante, une inconnue, et il faut dire que cela a bien marché parce que Nocturne Indien a eu tout de suite le prix Médicis Etranger (en 1987). On n’avait pas internet ni les mêmes facilités de circulation à l’époque. J’étais déjà professeure de français et je le suis restée pendant quelque temps, en parallèle de la traduction, j’avais ainsi un peu de latitude pour choisir les textes. J’ai fait des études de langue et littérature, j’ai le goût des mots, français et étrangers, ce qui me plaisait et me plaît toujours, c’est de fouiller, plier, travailler le français pour qu’il arrive à s’approcher de l’autre langue.

Pendant votre carrière, quelles évolutions dans le métier de traductrice avez-vous observées ?

Lise Chapuis : Très tôt, j’ai eu la chance de rencontrer une traductrice qui faisait partie de l’ATLF (Association des traducteurs littéraires de France), Claire Cayron, et grâce à elle, j’ai vite eu conscience qu’il existait un métier, une position de traducteur qui était un peu subalterne et qu’il fallait affermir, sinon défendre. Et il me semble qu’il y a eu en effet, grâce aux associations, des résultats très positifs au fil du temps. La position des traducteurs s’est affirmée.

On assiste aujourd’hui à une professionnalisation du métier, de plus en plus de formations universitaires sont proposées, et c’est tant mieux. Et il me semble que la réflexion sur la diversification des langues traduites est maintenant engagée, en ce qui concerne la formation des traducteurs comme dans les politiques éditoriales. En effet le déséquilibre est encore grand entre les langues traduites : il y a des zones immenses de la planète d’où on traduit peu, voire quasiment rien, et le monde ne peut pas aller bien comme ça. Il faut connaître et comprendre : les traducteurs ont toujours eu ce rôle d’explorateurs, de passeurs de culture.

Heureusement leur visibilité est bien meilleure que lorsque j’ai commencé, et désormais certaines maisons d’édition mettent le nom des traducteurs en couverture, par exemple les éditions Do de Bordeaux.

Pendant votre carrière quelles évolutions et tendances avez-vous observé dans la littérature italienne ? Et dans celle qui était achetée en France ?

Lise Chapuis : Je crois qu’il n’est pas facile d’avoir une vue d’ensemble de la littérature dans laquelle on vit, qu’elle soit française ou italienne. Quand j’ai commencé, on parlait d’Antonio Tabucchi, Pier Vittorio Tondelli, Andrea De Carlo, Daniele Del Giudice, Alessandro Baricco comme d’une sorte de « génération » : ils avaient en commun, me semble-t-il, une langue relativement classique, qui s’était peut-être formée à la suite d’auteurs comme Italo Calvino ou Cesare Pavese, et pas forcément des thématiques tournées vers l’Italie (Tondelli, De Carlo voyageaient, Tabucchi parlait du Portugal…), comme un mouvement centrifuge.

Après, il me semble qu’il y a eu un mouvement de retour vers l’Italie intérieure dans sa diversité, comme un besoin de faire une sorte d’état des lieux, avec un recours plus marqué peut-être aux thématiques régionales, aux langues mêmes, qu’il s’agisse de l’inclusion visible du dialecte ou seulement de sa présence en filigrane, ce qui peut être un vrai défi pour les traducteurs. Il ne s’agit pas d’un repli, mais d’un autre regard sur le monde environnant, qui peut viser à l’universel à travers le local. Giosuè Calaciura par exemple, quand il parle du Borgo Vecchio, ce n’est pas seulement celui de Palerme, il l’a souvent précisé, ce sont tous les « Borgo Vecchio » du monde.

CHRONIQUE: Borgo Vecchio, Palerme incandescente

Il est vrai qu’une des caractéristiques de la culture et de l’histoire de l’Italie est que les bases régionales y sont fortes, avec une diversité des lieux de production culturelle, notamment des maisons d’édition, mieux réparties qu’en France sur l’ensemble du territoire, malgré une tendance à la concentration dans le nord du pays aujourd’hui.

Cet ancrage régional peut cependant, s’il n’est pas maîtrisé, entraîner le risque d’une sorte de provincialisation. Et du coup, certaines maisons d’édition françaises peuvent avoir tendance à privilégier des thématiques frôlant le cliché, surtout quand il s’agit du Sud. Une sorte d’exotisme ressassé, dangereux à mon avis pour une perception correcte de ce qui se passe vraiment en Italie aujourd’hui.

Pourtant la création littéraire italienne est dynamique, diversifiée certes quant aux lieux, ce qui fait sa richesse, mais aussi dans l’approche des thématiques les plus contemporaines, dans la recherche artistique et formelle.

En tant que traductrice, il me semble cependant qu’il est moins facile aujourd’hui de faire des propositions aux maisons d’édition, en tout cas de faire accepter des voix vraiment originales, des recherches formelles. Est-ce dû à une plus grande présence des agences littéraires ? Je ne sais pas, mais il faut rester attentif et espérer que les auteurs qui sont dans une démarche artistique aux marges des sentiers battus continuent à arriver jusqu’au public français.

Et cela ne se fait souvent que grâce aux petites maisons d’édition par exemple L’Arbre vengeur avec laquelle je collabore et qui a accepté de publier J.R. Wilcock, une figure originale, ou Francesco Permunian, un auteur bien plus proche de Ceronetti que des clichés du Sud. Tant qu’elles le peuvent, car la prise de risque est grande pour ces maisons d’édition.

Vous traduisez plusieurs genres, de la littérature générale à la jeunesse : comment change le travail de traducteur par rapport à son objet ?

Lise Chapuis : En réalité, j’ai seulement réalisé une adaptation de Pinocchio et traduit quelques titres pour la jeunesse de Beatrice Masini, qui écrit aussi pour adultes et a une écriture très fine, quel que soit le lecteur. Mais je crois qu’un traducteur doit avoir la même exigence, qu’il traduise pour les enfants ou les adultes, ne pas chercher à adapter, mais trouver le juste niveau, et toujours aussi laisser au jeune lecteur l’occasion de découvrir des mots qu’il ne trouvera peut-être pas ailleurs que dans les livres.

Je remarque également que le secteur italien de la littérature de jeunesse est très bien implanté en France en ce qui concerne l’album, il y a de magnifiques réussites, de magnifiques illustrateurs, tandis que la production reste assez faible en ce qui concerne la traduction des romans italiens destinés aux jeunes lecteurs. Là encore, dommage, car la connaissance d’un pays voisin devrait pouvoir passer par des récits destinés à la jeunesse, si souvent confrontée à des modèles essentiellement anglo-saxons.

Votre approche est-elle différente si vous traduisez des auteurs/trices vivants/tes ou des classiques ? Quelle relation avez-vous avec les auteurs/trices que vous traduisez ? Et avec les éditeurs/trices ?

Lise Chapuis : Non, je ne crois pas. Je considère chaque nouveau livre à traduire comme un projet différent, avec sa spécificité propre, quelle que soit l’époque de sa production.

Bien sûr, si l’auteur est vivant, arrive un moment où, confronté à un doute, l’on se dit que le mieux est de lui demander une explication, une indication, et c’est souvent bien utile, parfois pour de simples détails relatifs à des objets, des lieux, même s’il est désormais possible de trouver réponse sur internet à la majorité des questions. Pour les nuances lexicales ou stylistiques, il arrive que l’auteur ne sache plus la raison de son choix, ou même ne comprenne pas la question que l’on se pose, ce qui est parfois drôle.

Mais là où c’est précieux, c’est lorsque la langue, comme celle de Giosuè Calaciura par exemple, est traversée par le dialecte en filigrane : un mot qui a l’air banalement italien peut alors avoir un sens différent inspiré du dialecte, et c’est une véritable chance que de pouvoir découvrir ce travail de tissage à travers les conversations autour du texte. Et souvent, un lien se crée avec l’auteur parce qu’on travaille tous les deux la même matière, le langage, avec la même passion, quoique dans des langues différentes.

En ce qui concerne les éditeurs, le besoin d’un regard extérieur est essentiel, j’ai eu de très beaux échanges avec des réviseurs et des correcteurs qui n’avaient pas une idée normative de la langue. En effet si l’on veut faire rentrer la langue de l’auteur dans la norme, on annule le travail de création qui est celui des écrivains littéraires et qui est justement souvent fait d’écarts. En tout cas la phase de la révision est un moment indispensable.

Comment percevez-vous les évolutions actuelles du marché du livre en Italie ?

Lise Chapuis : Personnellement, je trouve qu’il y a en Italie une grande créativité, une édition tonique, avec une curiosité en direction de l’étranger, et de nombreuses traductions, même si les traducteurs ont moins de visibilité qu’en France et que l’édition italienne est bien moins subventionnée. La vie littéraire est également très dynamique, riche de nombreux sites et blogs et de manifestations importantes et très suivies.

Quels sont les titres que vous venez de traduire et ceux sur lesquels vous êtes en train de travailler maintenant ?

Lise Chapuis : J’ai commencé à traduire le dernier livre de Giosuè Calaciura sorti aux éditions Sellerio en 2021, qui a pour titre Io sono Gesù, un livre qui a eu un très bon accueil critique en Italie : je suis cet auteur depuis longtemps, ce sera le sixième livre de lui que je traduis, il traite de l’histoire, ou plutôt de la vie, de Jésus avant qu’il ne devienne Jésus. Un sujet qui intrigue. Je suis toujours touchée par la façon subtile qu’a Calaciura de mener le récit, par sa langue qui allie le prosaïque et le poétique en des effets saisissants.

Bientôt sortira aux éditions Buchet-Chastel un autre livre que j’ai beaucoup aimé traduire, L’étrangère (La straniera, La Nave di Teseo, 2019), de Claudia Durastanti : une sorte de roman-autobiographie qui parle de l’expérience personnelle d’une fille, dont les parents sont sourds, qui vit entre l’Italie et les États-Unis. Il s’agit d’un livre à la structure originale, presque sous l’angle sociologique, avec une langue traversée par le bilinguisme et les problèmes de langage familiaux. Très intéressant à lire, et bien sûr à traduire. Est sorti récemment aux éditions Viviane Hamy, à l’occasion du tournoi de Roland-Garros, La Divine, de Gianni Clerici, une biographie de Suzanne Lenglen, une femme incroyable, une star du tennis des années 1920, une star tout court.

Je n’avais jamais traduit de texte de ce type, moins littéraire qu’historique, et j’ai trouvé passionnant de me plonger dans la reconstitution de toute une époque. Et ma toute dernière traduction vient de sortir chez Denoël : Écrire, mode d’emploi à l’usage des auteurs en herbe et autres amoureux de la littérature de Vanni Santoni, un petit texte vif, un peu polémique, sur l’enseignement de l’écriture créative. Enfin je suis en train de traduire, en collaboration, pour les éditions Agullo un roman de Laura Mancini, Rien pour elle, qui donne à voir, à travers les étapes d’une vie, des quartiers de Rome peu fréquentés par la littérature, et encore moins par les touristes.

Crédits photo : Nan Palmero, CC BY 2.0 ; Lise Chapuis © Philippe Taris

 
 
 
 
 
 

9 Commentaires

 

Francesco Montessoro

16/08/2021 à 09:47

Interview charmante. Je voudrais poser une question. Que pensez-vous de Jhumpa Lahiri, écrivaine de langue anglaise et d’origine bengalie qui écrit en italien. La réponse m’intéresse aussi parce que moi, non francophone, j’écris des récits en français

Chantal Godil

18/08/2021 à 14:49

Je ne suis sans doute pas qualifiée pour répondre à votre question mais cette question m'interpelle: je connais Jhumpa Lahiri, j'ai lu The Namesake (premier roman), et un recueil de nouvelles, Unaccustomed Earth, deux oeuvres d'une grande finesse, je les ai lues en anglais mais je ne savais pas du tout qu'elle écrivait en italien et en suis très surprise. Souvenez-vous de ces deux exemples très connus d'auteurs qui ont choisi d'écrire dans une autre langue que leur langue d'origine: Joseph Conrad, d'origine polonaise et Samuel Beckett, ce dernier disant que dans certains cas le français parvenait mieux à rendre ce qu'il voulait exprimer.
Pour ma part, si je devais écrire dans une autre langue, ce serait en anglais, car il me semble que l'anglais est à certains égards plus expressif que le français. Mais bien sûr chaque langue est unique et riche. La question de "traduire" m'a toujours beaucoup intéressée et cet article montre une fois de plus à quel point la traduction est une tâche difficile mais passionnante.
Pourquoi avez-vous choisi le français comme langue d'écriture?

FRANCESCO MONTESSORO

19/08/2021 à 20:00



J’ai découvert Jhumpa Lahiri, « a British-born, American-bred writer of Indian descent », en lisant un de ses articles parus dans le New Yorker. Il était écrit en anglais, bien sûr, mais « traduit de l’italien ». Et ça était étrange. Ensuite j’ai lu In altre parole/In other words, un livre sur l’écriture dans une langue qui n’est pas la langue maternelle de l’écrivain/e, et Dove mi trovo. Deux livres écrits directement en italien. Vous rappelez à juste titre Conrad e Beckett, j’ajouterais même, pour l’écriture non littéraire en français, Cioran et Mircea Eliade. Et Nabokov, pour la littérature anglaise, Kundera et un chinois, aussi, Gao Xingjian pour le français. Il faut réfléchir. D’ordinaire, un écrivain choisit sa langue maternelle pour s’exprimer dans le domaine littéraire; pour changer de langue, il doit changer de pays. Conrad avait embarqué adolescent dans la marine anglaise, Nabokov était un réfugié, comme Gao Xingjian et, en quelque sorte, Cioran et Eliade. Français et anglais étaient des langues que « mettaient en sécurité ». Et, de même, on peut situer dans ce phénomène les écrivains des pays africains, caraïbe ou asiatiques francophones et anglophones attirés par les métropoles riches et développées.
Jhumpa Lahiri n’a rien à voir avec tout ça. Elle a commencé à étudier l’italien - une langue qui, en Amérique, n’ouvre pas la voie à une carrière ou à l’intégration - pendant ses années d’université, à vent cinq ans, mais c’est seulement après son déménagement en Italie, à peu près il y a dix ans, que elle a fait de réels progrès dans la maîtrise de la langue. Elle avait plus de quarante ans, un famille, des cours d’écriture créative à Boston, sa propre activité littéraire. Et pourtant elle a choisi de s’exprimer créativement dans une langue étrange à ses racines culturelles et familiales: elle pourrait même choisir l’hongrois ou l’islandais … « There was no need to learn Italian », elle écrivait (In Other words, Bloomsbury, London 2017, p. 153), mais, et pourtant, elle pursuit en disant que « reading in a foreign language si the most intimate way of reading » (In Other words, p. 163). Hier j’ai relu In Other words, mais pour vous répondre cette brève note ne suffit pas: je vous suggère de lire ce livre directement. Pour la question de la traduction (et de mon choix d’écrire en français), nous pourrons en parler plus tard.

Chantal Godil

04/09/2021 à 11:59

Bien sûr, vous avez raison, Nabokov fait aussi partie de ceux qui ont choisi une autre langue d'écriture, ces langues, français et anglais, mettaient sans doute "en sécurité" comme vous le dites, mais c'était peut-être aussi pour des réfugiés un moyen de tirer un trait sur une "vie d'avant" qu'ils avaient fuie et s'ouvrir à une "nouvelle vie", avec une "nouvelle langue" et de "nouveaux codes" de pensée. Conrad aussi, très tôt orphelin, a sans doute voulu passer vers un ailleurs qui lui permettrait de "renaître", et ce dans une autre langue qui était celle des marins des bateaux sur lesquels il a embarqué. On peut penser que sa langue d'écriture aurait été autre s'il avait embarqué sur une autre flotte que la flotte britannique. Il en va de même pour les autres. Et puis, il y a ceux qui font "de la résistance" pour faire vivre leur langue d'origine, comme Isaac Bashevis Singer qui écrivait en Yiddish bien que réfugié en Amérique.
Je lirai In Other Words, et vous remercie pour cette suggestion qui m'intéresse beaucoup; quant à Dove mi trovo il ne paraîtra en anglais qu'en mars 2022 et mon italien est beaucoup trop lointain pour le lire dans sa version originale. Le thème évoqué pour ce dernier n'est pas sans rappeler son premier roman, The Namesake, me semble-t-il.
Je reviendrai donc vers vous plus tard, quand je l'aurai lu.

FRANCESCO MONTESSORO

06/09/2021 à 09:29



J’aime ce que Chantal Godil écrive; belle sa référence à Isaak B. Singer, qui écrivait en yiddish mais qui aurait pu choisir aussi l’hébreu, ou le polonais, ou l’allemand, ou l’anglais. De ma part, je voudrais faire quelques autres remarques.
Tommaso Landolfi, dans Dialogo dei massimi sistemi, un récit de 1937, écrivait quelque chose qui peut nous intéresser.

« Tu dois donc savoir, commença alors Y, qu’il y a des années je me suis consacré à une patiente et minutieuse distillation des éléments constitutifs de l’œuvre d’art. Je suis arrivé par cette voie à la conclusion précise et incontestable que le fait d’avoir à sa disposition des moyens d’expression riches et divers est, pour un artiste, une condition pas du tout favorable. Par exemple, pour moi, il est de loin préférable d’écrire dans une langue imparfaitement connue, au lieu d’une qui nous soit parfaitement familière … évidemment, qui ne connaît pas les mots propres à indiquer des objets ou des sentiments, il est contraint de les remplacer par des périphrases, tu peux dire aussi des images; avec quel avantage de l’art je te le laisse entendre ».

C’est un paradoxe. Mais en réalité, il s’agit aussi de quelque chose tout à fait bien enracinée dans la littérature : en Europe on a écrit par des siècles en latin tandis que on parlait en vulgaire. L’italien a été une langue seulement littéraire jusqu’au bout du XIX siècle : tout le monde parlait son propre dialecte et, pour ce qui concerne l’élite, certains utilisaient une langue « internationale ». Pour beaucoup de personnes il s’agissait du français, langue dans laquelle le ministre Cavour, un piémontais, écrivait son courrier, son journal, et parlait des affaires de l’état. Pour lui le dialecte était réservé aux amis et aux servants. L’italien, qu’il connaissait à peine, était réservé aux autres italiens (cultivés mais non francophones). La littérature, à partir de Dante et Boccace, a été écrite en italien, une langue modelée sur le toscan et en partie sur les parlées du nord de l’Italie. Mais en fait, il s’agissait d’une langue réservé aux gens de lettres.
Quand même, dans les derniers siècles en Europe on a écrit surtout dans des langues « nationales », et parlées. C’est vrai, écrire dans sa propre langue maternelle, ou la langue des propres études, c’est naturel. Mais quelque écrivain n’a pas choisi toujours la langue qu’il parlait.
Jhumpa Lahiri écrit (In Other Words, p. 55) « I write in a terrible, embarrassing Italian, full of mistakes. Without correcting, without a dictionary, by instinct alone. I grope my way, like a child, like a semiliterate. I am ashamed of writing like this. I don’t understand this mysterious impulse, which emerges out of nowhere. I can’t stop. » Et ensuite: « How is it possible that when I write in Italian I feel both freer and confined, constricted? Maybe because in Italian I have the freedom to be imperfect » (In Other Words, p. 83). Pour conclure: « Without a sense of marvel at things, without wonder, one can’t create anything » (p. 93).

Revenons à Tommaso Landolfi. Dans ses Racconti impossibili (Récits impossibles, un titre bien choisi) il écrivait :

« La mia moglie era agli scappini, il garzone scaprugginava, la fante preparava la bozzima... Sono un murcido, veh, son perfino un po' gordo, ma una tal calma, mal rotta da quello zombare o dai radi cuiussi del giardiniere col terzomo, mi faceva quel giorno l'effetto di un ma­lagma o di un dropace! Meglio uscire, pensai invertudiandomi, farò magari due passi fino alla fodina »

C’est le début du premier récit, La promenade. J’ai gardé le texte italien parce que je ne sais pas faire une traduction française. Et, d’ailleurs, je ne sais même pas fournir une explication acceptable du texte en italien. J’ai reconnu huit substantifs : femme, garçon, valet, calme, jardinier, jour, effet, pas. Puis quelques verbes et adverbes.
Pour moi, qui croyais connaître un peu la langue italienne, il s’agit d’une débâcle. Je n’ai pas compris le sens des phrases. Un bulot de merde, pour les traducteurs/traductrices. Sauf erreur de ma part, ces contes « impossibles » n’ont jamais été traduits en français. Et non par hasard …
Il s’agit, bien sûr, d’un jeu linguistique de part d’un écrivain qui aimait employer un style baroque. Et pourtant, la littérature est bien « jeu », recherche d’un « style » personnel. Et le travail de trouver les mots et la forme juste c’est à peu près le même ainsi dans sa langue maternelle comme dans une langue d’adoption. Comme l’a démontré Jhumpa Lahiri.

Chantal Godil

22/09/2021 à 10:11

J’ai lu In Other Words et je vous remercie de m’avoir fait connaître cette œuvre singulière. Ce désir irrépressible de Jhumpa Lahiri d’écrire en italien, si imparfaitement que ce soit, est effectivement intéressant. Elle utilise souvent le mot ‘impulse’ , autrement dit une sorte d’élan inexplicable, incontrôlable de parler cette langue qui lui est à la fois familière et étrangère; elle parle d’un coup de foudre, Love at First Sight, titre donné au 3ème chapitre, et c’est sans doute bien de cela qu’il s’agit : elle explique ‘It’s as if Italian were already inside me and, at the same time, completely external. It doesn’t seem like a foreign language, although I know it is. It seems strangely familiar. I recognize something, in spite of the fact that I understand nothing.’ Quelques lignes plus bas, ‘ I realize that there is a space inside me to welcome it.’ (page 15 de mon édition). C’est une passion, un besoin vital, une histoire d’amour! Jusqu’à son mari, Alberto, dont elle dit ‘Because of his looks, because of his name, everyone thinks he’s Italian.’ (page 141) Est-ce son ‘Italian-looking physical appearance’ qui l’a d’abord séduite ? On peut s’interroger. Il y a bien une histoire d’amour entre elle et l’italien puisqu’elle dit, ‘I’m not returning to Rome to rejoin my language. I’m returning to continue my courtship of another.’ (page 133)
Page 165, on peut lire : ‘I think that my writing in Italian is a flight. Dissecting my linguistic metamorphosis, I realize that I’m trying to get away from something, to free myself. I’ve been writing in Italian for almost two years, and I feel that I’ve been transformed, almost reborn.’ Ceci confirme, me semble-t-il, ce que j’avais évoqué la deuxième fois : la fuite ; plus loin elle dit : ‘Writing in another language represents an act of demolition, a new beginning.’ (page 207) Lahiri ne se sent ni vraiment indienne, et pas davantage américaine ; elle se déconstruit pour mieux se reconstruire, un processus qui n’est pas simple et qui lui donne parfois l’impression de ‘trahir’ les siens, tout comme elle a le sentiment de trahir l’Italie quand elle retourne aux Etats-Unis ; il y a une déchirure, une contradiction, ‘Oddly, I feel more protected when I write in Italian, even though I’m also more exposed’ (page 173). Comme certains personnages de ses romans qui cherchent leur identité, je pense à The Namesake, elle ne se sent elle-même qu’en Italie et ne supporte pas d’être étiquetée ‘étrangère ’ elle est presque humiliée quand on lui parle anglais en Italie. Si elle décide d’écrire en italien, c’est peut-être que les lieux lui parlent, eux aussi avaient été enfouis en elle, que ce soit Firenze, Venezia ou Roma, puisqu’elle dit qu’une langue c’est aussi un espace géopgraphique (page 19) et que les mots rappellent tout , ‘Because words bring back everything : the place, the people, the life, the streets, the light, the sky, the flowers, the sounds.’ Elle respire en Italie, elle y trouve son inspiration, elle s’y reconnait ; l’anglais n’a peut-être été qu’une étape transitoire.
En écrivant en Yiddish, c’est ce que fait Isaac Bashevis Singer : il recrée un espace géographique, fait revivre des lieux et des personnes, même si ces personnes ont émigrés, Brooklyn devient une sorte de Shtetel, une ‘Yiddish land’ en exil, à l’intérieur du melting pot.
Et bien sûr, elle ne manque pas de citer les auteurs dont nous avons parlé, Beckett, Conrad, Nabokov (page 191), qui sont eux aussi passé d’une langue à une autre, mais sans doute pas pour les mêmes raisons qu’elle, elle le dit d’ailleurs, ‘What I’m doing […] is different, out of the ordinary, and so I feel an even more intense solitude, almost an other dimension of solitude. I wonder if there are others like me.’ (page 191).
Un dernier point: elle n’a pas souhaité traduire elle-même en anglais ‘In Other Words’, ce qu’elle explique au début du livre ; par contre, la traduction anglaise de Dove mi trovo, sera la sienne. Pourquoi ? Elle l’expliquera sans doute dans l’introduction.

FRANCESCO MONTESSORO

26/09/2021 à 17:39

Après la lecture de In Other Words, Chantal Godil souligne l’un des aspects les plus intéressants de l’œuvre de Jhumpa Lahiri, ce « désir irrépressible d’écrire en italien », de parler « cette langue qui lui est à la fois familière et étrangère ».
Et à côté de ce vrai « besoin vital » elle remarque que « une langue c’est aussi un espace géographique », c’est à dire quelque chose qui renvoie au terroir, aux gens, à la culture au sens large d’un « lieu ». Chantal Godil pense surtout à Isaac Bashevis Singer qu’il « fait revivre des lieux et des personnes ».
Mais il ne faut pas oublier que pour Singer l’espace et la langue sont des valeurs à conserver face à le déracinement : il s’agit ici de la mémoire. Pour Jhumpa Lahiri, au contraire, l’espace et la langue qu’elle a cherché - au moins à un certain stade de sa vie - font partie d’un monde nouveau, inconnu et convoité, où l’enjeu est le combat. Lutte entre les idées et les mots justes pour les exprimer ; idées qui germent encore dans une langue maternelle, l’anglais ou le bengali, mais qui doivent être exprimées dans les mots d’une autre langue, l’italien, aimée peut-être mais pas encore entièrement perçue comme « propre ».
Jhumpa Lahiri a commencé à écrire en italien quand elle ne maîtrisait pas encore parfaitement cette langue. Mais dans quelle langue pensait-elle? Une question que je pose sur le fil d’un souvenir.
Dans sa interview Lise Chapuis, en parlant d’un bouquin de Antonio Tabucchi, a dit : « j’ai pensé que j’aurais aimé écrire précisément quelque chose comme ça ». Pour moi, le mot-clé de cette phrase est « précisément ». Un adverbe qui trouve son explication dans l’affirmation suivante : « j’ai le goût des mots, français et étrangers, ce qui me plaisait et me plaît toujours, c’est de fouiller, plier, travailler le français pour qu’il arrive à s’approcher de l’autre langue ». Le goût des mots, le plaisir de « fouiller, plier, travailler » une langue. C’est le plaisir de Jhumpa Lahiri et d’une multitude d’écrivains, surtout les écrivains qui aiment le « style », le beau écrire. C’est le plaisir d’un bon traducteur, perdu et retrouvé parmi les vocables, les formes idiomatiques, les sons musicaux des mots. Peut-être, parce que le traducteur est en réalité un écrivain déguisé.

Chantal Godil

28/09/2021 à 19:06

Et bien nous sommes tout à fait d'accord: un traducteur est à n'en pas douter un écrivain déguisé, comme vous dites, car il faut en effet aimer les mots, jouer avec eux, avec leur rythme et leur sonorité, faire des choix parfois difficiles. C'est un vrai travail d'écriture qui peut, pour certaines oeuvres et certains traducteurs, le travail d'une large partie de vie surtout lorsque le traducteur s'attaque à des 'hommes océans' comme dit Victor Hugo en nommant Shakespeare, mais il y en a d'autres dont Hugo fait lui aussi partie, ou Dante bien sûr, pour ne citer que ceux-là parmi d'autres.
J'ai beaucoup apprécié nos échanges et vous en remercie.

Francesco Montessoro

30/09/2021 à 11:34

J’ai découvert récemment que même Antonio Tabucchi a écrit directement en portugais un de ses romans, Requiem. Bien sûr, il était professeur et traducteur ainsi qu’écrivain. Il connaissait très bien la langue de Pessoa, et pourtant c’est quelque chose qui suscite l’admiration.
Mais il est temps de mettre fin à notre conversation. Moi aussi
j’ai aimé nos échanges et vous en remercie. Comme je remercie ActuaLitté, que je ne connaissais pas et que j’ai appris à apprécier.

Borgo Vecchio

Giosuè Calaciura trad. Lise Chapuis

Paru le 07/01/2021

155 pages

Editions Gallimard

7,20 €

Suzanne Lenglen. La Divine

Gianni Clerici trad. Lise Chapuis

Paru le 06/05/2021

386 pages

Editions Viviane Hamy

24,00 €

Plus d'articles sur le même thème

ActuaLitté

La dessinatrice Elizabeth Pich a une suggestion : restons idiots

LeLivreaMetz24 – Le questionnaire de Proust est un excellent outil pour en découvrir davantage sur son écrivain préféré en un temps limité. Elizabeth Pich, autrice et illustratrice germano-américaine, a accepté de se prêter au jeu, invitée cette année du festival Le Livre à Metz.

21/04/2024, 14:52

ActuaLitté

Le directeur de RFI, Jean-Marc Four, face à la désinformation

LeLivreaMetz24 – Comment décrypter l’information dans un monde globalisé, nourri de milliards de données chaque jour ? C'est une des questions que se posent l'auteur de La guerre de l'Information (Tallandier), David Colon, le journaliste et grand reporter Olivier Weber, et le jeune directeur de Radio France internationale (RFI), Jean-Marc Four. Ce dernier a accepté d'évoquer ce complexe et épineux sujet auprès d'ActuaLitté, à l'occasion du festival qui allie littérature et journalisme, Le Livre à Metz.

20/04/2024, 18:20

ActuaLitté

Sylvain Prudhomme dépasse les bornes familiales

PrixFrontieres2024 – Le 6 mars dernier, Sylvain Prudhomme a été désigné lauréat 2024 du 4e Prix Frontières, pour son roman L'enfant dans le taxi, paru aux Editions de Minuit. À l'occasion de la remise de la récompense littéraire durant le Festival Le Livre à Metz, ActuaLitté a pu s'entretenir avec le Prix Fémina 2019.

20/04/2024, 14:48

ActuaLitté

Rosella Postorino : “J’écris parce que la mort existe”

VoixItaliennes – Dans cette série d'entretiens nous donnons la parole à des écrivaines et journalistes italiennes qui s’expriment à propos de leur activité d'écriture mais aussi de leur engagement social ou politique. A travers des voix parmi les plus intéressantes de la littérature italienne contemporaine nous aurons un portrait des défis et des questions qui animent le débat culturel dans le Bel Paese.

20/04/2024, 12:56

ActuaLitté

"Dans la littérature comme le journalisme, aller au-delà des apparences"

LeLivreaMetz24 – « Gare aux apparences » est le grand thème de l'édition 2024 du festival qui allie journalisme et littérature, Le Livre à Metz. Une expression qui devrait être, - car elle ne l'est pas toujours -, un des principaux mantras du monde de la presse. C'est en tout cas l'avis de David Le Bailly, journaliste et auteur de l'Hôtel de la Folie, paru au Seuil la rentrée littéraire dernière, qui avec cet ouvrage remporte Le Prix Le Livre à Metz.

19/04/2024, 11:00

ActuaLitté

“Un prix d'autant plus précieux qu'il est décerné par des enfants”  

LeLivreaMetz24 – Le prix jeunesse Graoully 2024 - à ne pas confondre avec l’ancien Graoully d'or, tourné SF - a été décerné à Marie Caudry pour son album, Ah ! Les voyages, publié chez Thierry Magnier. L’autrice recevra sa gratification littéraire à l’occasion du festival Le Livre à Metz, qui cette année alerte, « gare aux apparences »... Une expression qui va à ravir à l'œuvre ici récompensée… 

19/04/2024, 09:00

ActuaLitté

Grégoire Delacourt : “Croire en la générosité, dans une époque où l’égoïsme tue”

Dans l'univers littéraire, peu d'auteurs parviennent à tisser une connexion aussi profonde et réfléchie avec leur œuvre et leur lectorat que Grégoire Delacourt. Ce 17 avril, il publiera La liste 2 mes envies, suite des aventures de la mercière d’Arras, Jocelyne, qui avait conquis 1,5 million de lecteurs. En avant-première, le romancier évoque son parcours, son écriture et bien d’autres choses.

08/04/2024, 11:45

ActuaLitté

Bibliocollector vise le record de cartes de bibliothèque

Adolescent lyonnais de 16 ans, Adam s'est lancé dans un projet fou : battre un record du monde en collectant le plus grand nombre de cartes de bibliothèques du monde entier. Pour que sa collection soit officiellement reconnue, plusieurs critères s'imposent, mais qu'importe, le Bibliocollector est lancé dans son projet. Entretien.

 

 

01/04/2024, 11:06

ActuaLitté

Géopolitique, conspirations : “XIII est un survivant” (Yves Sente)

AnniversaireXIII – Le plus amnésique des héros apparut en 1984, sous l’impulsion du scénariste Jean Van Hamme et du dessinateur William Vance : à la recherche d’un passé fuyant, accusé d’assassinat d’un président des États-Unis et toujours pris dans une conspiration politique sans fin, XIII fête ses quarante années d’aventures, de manipulation et de faux-semblants. Retour avec Yves Sente, le scénariste qui prolonge depuis 13 ans déjà cette épopée américaine avec le dessinateur Iouri Jigounov.

14/03/2024, 15:43

ActuaLitté

Nancy Huston : “Tout romancier qui se respecte est trans”

L'autrice française d'origine canadienne, Nancy Huston et l'écrivain, réalisateur, poète et militant écologiste, Cyril Dion, se connaissent, ils sont amis. Ils éprouvent l’un pour l’autre de l’affection et de l’estime. Les éditions Actes Sud ont proposé une rencontre pour parler de Francia, le dernier texte de Nancy Huston, publié par la maison le 6 mars dernier. Propos recueillis par Estelle Lemaître.

14/03/2024, 15:24

ActuaLitté

À Madagascar, Karné offre une évasion aux jeunes insulaires

Tout sourire et pleine d’entrain, Ravaka a l’air de fonctionner à mille à l’heure. Dès qu’elle s’exprime, on sent un grand enthousiasme et une vraie curiosité. Une envie de comprendre et d’agir se dégage d’emblée de sa personnalité positive. Elle a créé Karné, un concept unique : un magazine bilingue (malgache-français), coloré, vivant, instructif, ludique qui sait prendre sa place sur ce marché. Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

14/03/2024, 13:17

ActuaLitté

Frédéric Taddeï : "L’âge est un sujet qui n’existe pas"

« Quand on vous dit que François Ier a gagné la bataille de Marignan en 1515 on ne vous dit pas quel âge il avait, il avait 20 ans ». Le présentateur Frédéric Taddeï a une obsession qu’on ne lui connaissait pas encore : l’âge. Nous l’avons rencontré pour la sortie des Birthday books le 6 mars 2024, l’occasion de discourir sur ces « quartiers de la vie que l’on habite tous ensemble ».

29/02/2024, 15:46

ActuaLitté

“Nos points communs sont simples : le territoire et le livre.”

#Noshorizonsdesirables – Durant cinq années de librairie au Québec chez Pantoute, Benoît Vanbeselaere est passé de la communication et de l’événementiel à la direction générale d’une des deux succursales. Depuis avril 2023, il a pris ses fonctions comme coordinateur de l’Association des éditeurs des Hauts-de-France. En marge des Rencontres régionales du Livre et de la Lecture 2024, à Boulogne-sur-Mer, il revient avec nous sur les actions menées et à mener.

26/02/2024, 15:13

ActuaLitté

Partage de la valeur : cette étude “apporte des éléments de compréhension” (SNE)

L'étude du Syndicat national de l'édition (SNE) consacrée au partage de la valeur entre auteurs et éditeurs, présentée au début de ce mois de février, a été accueillie froidement par les organisations d'auteurs. Ces dernières reprochaient une approche « biaisée » et des résultats qui masquaient la situation économique des écrivains. Renaud Lefebvre, directeur général du SNE, répond aux critiques.

22/02/2024, 11:49

ActuaLitté

Barbara Kingsolver, Prix Pulitzer 2023 : “Je ne crois pas au talent”

Le Prix Pulitzer de la fiction, qui récompense un roman qui raconte cette démente Amérique, a été décerné à deux auteurs ex-aequo en 2023 : Hernan Diaz pour son texte sur les coulisses de la Grande Dépression des années 30, Trust, et Barbara Kingsolver. D’un côté, le gros argent, de l'autre, les prolos d'une campagne des Appalaches, à travers les aventures de Demon Copperhead. Un David Copperfield contemporain dans les terres contrariées de l'OxyconTin et des champs de tabac…

21/02/2024, 16:00

ActuaLitté

Pour le livre de Turin, "un salon qui aide au dialogue"

Du 9 du 13 mai, le Salon international du livre de Turin incarne un événement majeur autour du livre sur le territoire italien. Entre défis antérieurs et direction nouvelle, Annalena Benini, directrice du Salon pour cette édition, fait part à Actualitté des conditions à réunir, pour mener à bien les ambitions prochaines, notamment quant à la jeunesse. 

19/02/2024, 12:07

ActuaLitté

“Le livre et la lecture comme biens communs”

Noshorizonsdesirables – Dans le paysage littéraire des Hauts-de-France, une révolution jusqu’alors silencieuse entend faire grand bruit. François Annycke, directeur de l’Agence Régionale du Livre Hauts-de-France (AR2L), inaugurera les 21 et 22 février deux journées professionnelles. Objectif : collaborer, en redéfinissant le rôle de l’Agence et de ses partenaires, pour plus d’efficacité.

16/02/2024, 12:00

ActuaLitté

“Le lecteur français veut comprendre l'Italie à travers sa littérature”

Dans une interview menée par Federica Malinverno, Florence Raut revient sur la création de La libreria, librairie-café parisienne cofondée aux côtés d'Andrea De Ritis en 2006, se définissant comme un « espace petit mais riche dédié à l’Italie, situé dans le cœur du IXe arrondissement de Paris ».

13/02/2024, 11:38

ActuaLitté

“Pour être un libraire, il faut porter la casquette d’agent culturel”

Pleine d’énergie et toute souriante, Prudientienne Gbaguidi est une figure de la librairie francophone en Afrique de l’Ouest. Très engagée pour faire rayonner son métier, elle suit tout ce qui se publie dans la sous-région. A la tête de la librairie Savoir d’Afrique (Bénin), elle est aussi présidente de l’Association des Libraires professionnels du Bénin (ALPB) et vice-présidente de l’Association internationale des Libraires francophones (AILF). Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

06/02/2024, 13:07

ActuaLitté

Statut européen des artistes-auteurs : “C'est un nouvel espoir”

Depuis plusieurs semaines, des organisations françaises d'auteurs de l'écrit se sont lancées dans une campagne de soutien à une initiative législative du Parlement européen. L'objectif ? Inciter la Commission européenne à agir pour améliorer les conditions de vie des artistes-auteurs, notamment par la création d'un statut. 

18/01/2024, 15:15

ActuaLitté

Résolument ancré dans la Fantasy, Leha crée Majik sa collection poche

ENTRETIEN – Apparu en 2017 dans le paysage des Littératures de l’Imaginaire, Leha Editions amorce 2024 avec un gros dossier : la création d’une collection de poche, Majik. Un pari audacieux, autant qu’une nouvelle corde à l’arc de cet éditeur, installé à Marseille depuis quelques années. 

17/01/2024, 10:08

ActuaLitté

Louise Boudonnat : traduire, “c’est aussi une rencontre avec soi-même”

Dans une interview menée par Federica Malinverno, Louise Boudonnat revient sur son travail de traduction (de l'italien) de l'ouvrage Absolutely Nothing. Histoires et disparitions dans les déserts américains, de Giorgio Vasta et Ramak Fazel, paru aux éditions Verdier en 2023.

02/01/2024, 14:52

ActuaLitté

Line Papin et les Lettres Zola : "Cette démarche me garde constamment en éveil"

LaLettreZola — La première Lettre Zola est toujours disponible à la prévente sur la plateforme KissKissBankBank. La première romancière à offrir aux futurs lecteurs un texte inédit, entre réel et fiction, est Blandine Rinkel. Mais chaque mois est l'occasion de découvrir une nouvelle plume, et pour ce faire, Louis Vendel, créateur de ce singulier et enthousiasmant concept, a dû façonner une véritable équipe autour de lui. Une trentaine de trentenaires, parmi lesquels Line Papin, qui triche un peu, puisqu'elle a 27 ans, mais déjà six ouvrages derrière elle.

26/12/2023, 17:06

ActuaLitté

David Duchovny : “Les écrivains ont le devoir d'écrire tout ce qu'ils veulent”  

David Duchovny, pour les plus anciens, c’est l’agent Fox Mulder, pour les plus au fait, le romancier Hank Moody de Californication. L’enfant de New York est aussi un écrivain : son premier texte fut un conte animalier, Oh la vache ! (trad. Claro, Grasset) « entre Georges Orwell et Tex Avery », rien que ça. Le second publié en France, La Reine du Pays-sous-la-Terre, est un texte étonnant, riche, non sans humour et d'un beau romantisme suranné.

20/12/2023, 18:08

ActuaLitté

Main à plume : la résistance surréaliste sous l'Occupation

Épisode aussi bref qu’intense, aujourd’hui oublié, l’aventure de la « Main à plume » constitue pourtant un des éléments majeurs de l’histoire du surréalisme. En 1940, suite au départ d’André Breton, plusieurs jeunes créateurs se regroupent pour résister à l’occupant, tout en poursuivant une intense activité créatrice, avec la publication de plaquettes, aujourd’hui introuvables. Huit de vingt-trois membres périront : déportés, fusillés, ou tombés au front. Docteure ès Lettres, mais aussi traductrice et autrice, Léa Nicolas-Teboul a retracé le parcours du groupe. Propos recueillis par Étienne Ruhaud.

06/12/2023, 15:37

ActuaLitté

L'édition jeunesse au Maroc : rencontre avec Nadia Essalmi

Nadia Essalmi est une femme de cœur et d’engagement. Une fonceuse qui ne se pose pas mille questions en amont mais qui agit pour faire bouger les lignes et surtout pour apporter aux autres.  C’est aussi une grande rêveuse qui suit son cœur, mais n’est-ce pas le moteur pour innover et avancer ? Editrice jeunesse, promotrice culturelle, militante associative, Nadia est sur tous les fronts quand il s’agit de défendre et valoriser le livre et la lecture au Maroc. Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

05/12/2023, 13:07

ActuaLitté

Malaise dans l'Éducnat : “Mes élèves me donnent matière à espérance”

Qu’est-ce que la précarité ? Qu’est-ce que le démantèlement méthodique du service public ?  Qu’est-ce qu’être un professeur précaire dans le secondaire, de surcroît « (grand) remplaçant » dans les territoires abandonnés de la République ? Qu’est-ce qu’enseigner et transmettre ? Autant de questions qui interpellent notre temps. Propos recueillis par Faris Lounis.

04/12/2023, 14:54

ActuaLitté

“Stig Dagerman va plus loin que Camus : il supprime l’espoir”

Claude Le Manchec, essayiste et traducteur français,  nous parle de l’œuvre de Stig Dagerman (1923-1954), de sa place et de sa réception en France, en évoquant son étude Stig Dagerman, la vérité pressentie de tous (Éditions du Cygne, Paris, 2020). Propos recueillis par Karim El Haddady

04/12/2023, 12:22

ActuaLitté

Pour une industrie du livre plus forte en Italie

Dans un entretien accordé à ActuaLitté, le président de l'Associazione Italiana Editori dévoile ses objectifs pour l'industrie du livre en Italie. Il aborde la nécessité d'une croissance culturelle, la promotion de la lecture, l'internationalisation de l'édition italienne et les défis du dialogue avec les institutions.

27/11/2023, 15:29

ActuaLitté

Tom Buron : "Le danger est un élément central de mon travail"

Jeune poète francilien, Tom Buron pratique la boxe, écoute du jazz, écrit de brefs recueils percutants. Dernier en date, La Chambre et le Barillet (éditions « Angle mort », 2023), présente une suite de vers-libres, souvent rageurs, parfois énigmatiques. Familier de l’univers urbain, guidé par un certain rythme incantatoire, habitué des scènes poétiques, l’auteur semble refuser la tyrannie du sens, de l’intelligibilité, tout en favorisant l’oralité. Propos recueillis par Étienne Ruhaud.

27/11/2023, 10:04

ActuaLitté

Anarchie en Haïti : “Que les Américains nous lâchent un peu”

Gary Victor, « le romancier haïtien le plus lu dans son pays » selon son éditeur Mémoire d'encrier, ne peut plus aujourd'hui vivre dans sa maison, dans le quartier de Carrefour-Feuilles à Port-au-Prince, pris dans la guerre des gangs. La situation dans le pays de Dany Laferrière est cataclysmique, mais il faut continuer de vivre, et pour le Prix littéraire des Caraïbes 2008, cela passe par l'écriture : à la rentrée, il a fait paraître en France Le Violon d'Adrien, où il s'appuie sur un épisode de son enfance qui l'a particulièrement marqué...

14/11/2023, 11:40

ActuaLitté

Tikoulou : un héros mauricien qui unit les cultures

À l’Ile Maurice, Pascale Siew est devenue indissociable du personnage qu’elle a créé : Tikoulou, le petit Mauricien. Cette éditrice passionnée est depuis longtemps une référence sur l’île mais, dans ce cadre idyllique, Pascale Siew avoue se sentir très isolée professionnellement. Elle nous raconte cette belle aventure des éditions Vizavi qui dure depuis trois décennies. Propos recueillis par Agnès Debiage, fondatrice d’ADCF Africa.

13/11/2023, 10:42

ActuaLitté

De l'ombre du 93 à la lumière littéraire : “Je lui serai toujours redevable” (Olivier Norek)

Le décès de Huguette Maure, survenu ce 29 octobre, a assombri un week-end déjà maussade. Parmi les écrivains que la responsable éditoriale avait soutenus, Olivier Norek lui rend hommage. « Elle a façonné mon parcours : elle représente les fondations de l'écrivain que je suis devenu. » Notamment grâce à la confiance qu'elle fut la première à lui témoigner, en choisissant de publier son premier roman, Code 93.

30/10/2023, 11:04

ActuaLitté

“La consommation de l’actualité s’opère sans prise de conscience”

Benoît Couzi, directeur des éditions Le Lys bleu, avait dernièrement lancé une pétition pour attirer l’attention sur le coût croissant des livres en France. Malheureusement, malgré une diffusion à près de 200.000 personnes, seulement 4 000 ont choisi de signer. Une réalité qui, selon Benoit Couzi, « dit quelque chose de l’implication de l’individu dans la société ».

26/10/2023, 17:02

ActuaLitté

Les chiens ne se baignent jamais deux fois dans la même Rivière

Décalé, mystérieux, Les chiens nus nous parle, comme son nom l’indique, de nos amis quadrupèdes. Mais loin d’avoir rédigé un (banal) traité d’éthologie, ou un énième guide sur les chiens, Alain Rivière nous embarque pour un déroutant voyage, dans lequel l’animal semble essentiellement nous renvoyer à nous, à notre condition mortelle. Propos recueillis par Étienne Ruhaud.

26/10/2023, 11:24

ActuaLitté

“La réécriture par les ayants droit, ce n'est plus la même oeuvre”

Déposée en mai 2023 à l'Assemblée nationale par le député Les Républicains Jean-Louis Thiériot (Seine-et-Marne), la proposition de loi visant à protéger l’intégrité des œuvres des réécritures idéologiques a fait son retour, au mois d'octobre. Un texte inchangé, mais cette fois soutenu par d'autres représentants de la droite, Éric Ciotti en tête.

23/10/2023, 12:24

Autres articles de la rubrique À la loupe

ActuaLitté

“Encore trop d’inégalités” dans l'accès à la lecture pour tous

Créée en 1917 et reconnue d’utilité publique le 27 août 1921, la Fédération des Aveugles et Amblyopes de France rassemble des militants, usagers, professionnels et bénévoles engagés pour une plus grande inclusion sociale et économique des personnes déficientes visuelles. Comme d'autres structures privées, elle s'efforce de rendre les livres plus accessibles et demande, dans une tribune, plus d'investissement des pouvoirs publics.

23/04/2024, 11:33

ActuaLitté

Yann Le Gal : “La librairie, c'est la passion communicative”

Agnès Martin-Lugand préside cette année le jury du Prix Maison de la Presse 2024. Depuis le 9 avril, six auteurs et leur ouvrage sont encore en lice. Le gagnant de cette 55e édition sera dévoilé le 14 mai. Yann le Gal, parmi les finalistes, profite de cette occasion pour saluer le travail des prescripteurs et ce métier de libraire.

23/04/2024, 10:45

ActuaLitté

Droit de réponse de la Maison des écrivains et de la littérature : des “accusations infondées”

Suite à un article publié le 8 février 2024 au sujet de la situation de la Maison des écrivains et de la littérature, l'association a fait parvenir un droit de réponse à la rédaction d'ActuaLitté, par l'intermédiaire du président de la structure, Julien Cendres. Nous le reproduisons ci-dessous, dans son intégralité.

22/04/2024, 11:51

ActuaLitté

Edwige Coupez : “C'est mon premier prix !”

J'avais oublié la légèreté d'Edwige Coupez, paru éditions du Rocher a reçu le Prix 2024 des lycéens d’Arcachon. La récompense était remise dans le cadre de la manifestation La plage aux écrivains, pour sa première édition. Les jurés venaient des lycées Grand-Air,  Saint-Elme et Condorcet. L’autrice nous propose un texte inédit, sur la réception de ce prix.

21/04/2024, 12:45

ActuaLitté

Gallimard et Olivennes contre la pub pour les livres à la télé

Voilà plus de 30 ans que le sujet était plié : interdiction de faire de vendre de la publicité à la télévision pour les livres. Tout le monde s’était entendu sur le sujet, ou presque, mais l’arrivée d’un décret ouvrant la porte à une expérimentation de deux ans fait grincer des dents. Ou comment la ministre de la Culture, Rachida Dati, se met à dos les grands faiseurs de l’édition.

13/04/2024, 15:47

ActuaLitté

Des chevaux, des yourtes et nous : premiers pas en Mongolie

#AVeloEntreLesLignes – Partir à la découverte du plus grand nombre de librairies possible, entre Paris et Oulan-Bator, le défi est de taille. À vélo, c'est confirmé : c'est de la folie douce. C’est pourtant l’aventure que Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek ont démarrée en août 2022. ActuaLitté les accompagne, en publiant leur récit de ce périple, À vélo, entre les lignes.

13/04/2024, 12:17

ActuaLitté

“Au Québec, la censure ne meurt jamais”, par Jean-Yves Mollier

Alors que la France s’apprête à accueillir le Québec au Festival du livre de Paris en avril prochain, et que paraît au même moment une édition revue d'Interdiction de publier. La censure d’hier à aujourd’hui (éditions Double ponctuation, 2024, Prix Charles-Aubert d’Histoire), l’historien spécialiste du livre et de l’édition Jean-Yves Mollier revient sur les différentes formes de censure du livre au Québec. 

08/04/2024, 11:45

ActuaLitté

Glorieuse et cruelle : Tisser la langue des contes

Carnetdebord – Peau-de-Sang sera le prochain ouvrage d’Audrée Wilhelmy, romancière et artiste québécoise, que publieront les éditions du Tripode. Voici le chapitre 2 de son Carnet de Bord, tout à la fois prélude d'un roman attendu et récit d'une attente, qui nous entraîne dans un monde enchanteur.

08/04/2024, 09:48

ActuaLitté

“Nous croyons que la poésie peut captiver les coeurs”

Partout dans le monde, la poésie peut exprimer l'indicible, sans en avoir l'air. Cette puissance en fait aussi une cible de tous les extrêmes, et en particulier des régimes liberticides. Dans un texte prononcé à l'Université de Lille, le 22 mars 2024, la poète, écrivaine et militante des droits des femmes en Afghanistan Somaia Ramish célèbre la poésie et appelle à la défendre, encore et toujours.

05/04/2024, 12:28

ActuaLitté

Livres pour malvoyants : “Il ne suffit pas d’agrandir la police de caractères”

La Librairie des Grands Caractères, basée dans le 5e arrondissement de Paris, publie ici son « coup de gueule » sur certains éditeurs dont les pratiques lui semblent douteuses. L'établissement pointe notamment le fait que certaines règles à suivre dans l'édition de livres pour malvoyants sont trop régulièrement ignorées par des acteurs du secteur.

02/04/2024, 13:15

ActuaLitté

Pause soupe de nouilles à minuit : ultimes heures avant la Mongolie

#AVeloEntreLesLignes – Partir à la découverte du plus grand nombre de librairies possible, entre Paris et Oulan-Bator, le défi est de taille. À vélo, c'est confirmé : c'est de la folie douce. C’est pourtant l’aventure que Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek ont démarrée en août 2022. ActuaLitté les accompagne, en publiant leur récit de ce périple, À vélo, entre les lignes.

01/04/2024, 08:03

ActuaLitté

“J’habite une maison vieille qui embrasse les formes de mon corps”

Carnetdebord – Pour la rentrée littéraire 2024, les éditions du Tripode publieront le nouveau roman d'Audrée Wilhelmy. Pour accompagner cette parution, la romancière a trouvé dans nos colonnes une place à part : un Carnet de Bord pour raconter cette aventure, jusqu'aux librairies.

30/03/2024, 17:05

ActuaLitté

Pour un renouveau documentaire dans les universités françaises  

L'Association des Directeurs et des personnels de direction des Bibliothèques Universitaires et de la Documentation (ADBU) et le Syndicat National de l'Édition (SNE) s'unissent pour interpeller le gouvernement et les autorités sur la nécessité critique d'un élan majeur en faveur des ressources documentaires. Ils insistent sur la nécessité d'investissements immédiats pour assurer le développement d'une documentation universitaire compétitive au niveau européen, et de maintenir la France au cœur des débats scientifiques et éducatifs mondiaux.

27/03/2024, 12:51

ActuaLitté

IA : un rapport “équilibré” remis à Emmanuel Macron

Alors que la « Commission IA » remettait son rapport au Président de la République le 13 mars 2024, les réactions continuent d'affluer concernant le positionnement de la France face aux enjeux de l'intelligence artificielle. Si des associations de traducteurs telles que En Chair et en Os et l'Association des traducteurs littéraires de France appelaient à sauver « le geste humain », une nouvelle tribune d'un collectif rassemblant divers acteurs des milieux culturels salue, elle, « un rapport équilibré ».

27/03/2024, 10:08

ActuaLitté

Peau-de-sang, expérience physique et sensorielle: “Bienvenue, Audrée...”

Carnetdebord – Au cours des prochaines semaines, ActuaLitté accueillera le Carnet de Bord d'Audrée Wilhelmy. Romancière québécoise, elle publiera son prochain ouvrage aux éditions du Tripode. Ce seront tout à la fois les récits d'une attente, d'un espoir, d'une envie. Ce seront les récits d'un à-venir. En guise de prélude, Frédéric Martin, fondateur de la maison, nous présente cette autrice, d'ores et déjà adoptée.

27/03/2024, 08:01

ActuaLitté

Annonciation faite à Dati : les auteurs ressuscitent le rapport Racine

Devant la Comédie française, ce 25 mars – date de l'annonce à Marie de sa maternité divine –, ils étaient près de deux cents présents pour le retour d’un vieux compagnon. La première Nuit des auteurs et autrices aura vibré au son des les mariachis qui abreuvaient la place Colette de musiques. La promesse d’un rassemblement politique, collectif et festif était tenue… mais les soirées parisiennes prennent parfois des tournures inattendues.

26/03/2024, 11:56

ActuaLitté

“Produire un livre écologique n’est pas possible”

La Volte annonce donc son vingtième anniversaire : vingt ans d'aventures éditoriales où se retrouvent des histoires d'émancipation, de la science-fiction sociale et politique, avec une passion pour les jeux de langage. Elle avait déjà annoncé en janvier qu'elle renforcerait cette année son engagement écologique et affirmerait son identité visuelle. Maintenant, place aux projets.

23/03/2024, 15:38

ActuaLitté

La zone secrète entre Russie et Chine, blague de géographe

#AVeloEntreLesLignes – Partir à la découverte du plus grand nombre de librairies possible, entre Paris et Oulan-Bator, le défi est de taille. À vélo, c'est confirmé : c'est de la folie douce. C’est pourtant l’aventure que Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek ont démarrée en août 2022. ActuaLitté les accompagne, en publiant leur récit de ce périple, À vélo, entre les lignes.

23/03/2024, 15:25

ActuaLitté

Sacrilège ! Une histoire française de l’offense au pouvoir  

Aux Archives nationales à l’Hôtel de Soubise, du 20 mars au 1er juillet prochain, plongez au cœur de l'histoire tumultueuse du sacrilège, où le spirituel et le temporel travaillent à ne faire qu’un, mais lequel ? Le dernier discours de Robespierre, l'œil de Léon Gambetta, le testament de Louis XVI… Des trésors historiques et autres documents d'archives inédits, pour une expérience solennelle, et parfois moqueuse, aux frontières du divin et du pouvoir.

22/03/2024, 17:32

ActuaLitté

“Faire front commun face à la massification annoncée des IA dans le travail”

Après le collectif En Chair et en Os, c'est au tour de l'Association des traducteurs littéraires de France (ATLF) de réagir au rapport, IA : notre ambition pour la France, remis au Président de la République le 13 mars dernier. Ces membres, après l'avoir lu « avec beaucoup de colère », appellent les pouvoirs publics à « ne pas céder aux sirènes de la compétitivité mondiale, et l’ensemble des artistes-auteurs à faire front commun face à la massification annoncée des intelligences artificielles dans leur travail ».

22/03/2024, 13:31

ActuaLitté

Bastien Vivès, condamnable ou martyr de la liberté d'expression ?

L’Observatoire de la liberté de création (OLC) dénonce « une loi absurde et son application ubuesque » dans l’affaire Bastien Vivès. Dans une tribune, ses membres justifient leur positionnement : à chacun de se faire un point de vue...

22/03/2024, 11:26

ActuaLitté

Pour une traduction humaine : “Il en va de l'avenir de nos professions”

Quelques jours après la présentation du rapport de la commission IA au Président de la République, qui en salue les recommandations prônant le tout-IA dans de nombreux domaines, le collectif En Chair et en Os, « pour une traduction humaine », s'adresse aujourd'hui à toute l'édition, et appelle le monde du livre et de la culture à se mobiliser pour préserver le geste humain, sans céder au technosolutionnisme.

18/03/2024, 11:42

ActuaLitté

De l'Altaï russe à la Mongolie en passant par l'édition kirghize

#AVeloEntreLesLignes — Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek ont entrepris un voyage en vélo entre Paris et Oulan-Bator en août 2022, avec l'objectif de visiter le maximum de librairies sur leur route. ActuaLitté documentera cette expédition en publiant le récit intitulé "À vélo, entre les lignes".

17/03/2024, 12:13

ActuaLitté

Expression, publication, lecture : des libertés à défendre

Depuis la Foire du Livre de Londres, cinq organisations internationales représentant les auteurs, éditeurs, libraires et bibliothécaires cosignent une déclaration. Ce texte, reproduit en intégralité ci-dessous, constitue un appel aux gouvernements et aux sociétés dans leur ensemble à veiller sur des libertés fondamentales autour des textes et de leurs auteurs : expression, publication et lecture.

14/03/2024, 11:14

ActuaLitté

Traduire par l'IA, le risque d'“un appauvrissement sensible de la langue”

Face à la montée de l'intelligence artificielle dans le domaine de la traduction, l'Association des Autrices et Auteurs de Suisse (AdS) tire la sonnette d'alarme. Lors de son 15e Symposium suisse, l'association a publié une prise de position vigoureuse, soulignant les limites de l'IA en matière de traduction littéraire et réclamant une régulation claire pour protéger les droits et la valeur du travail humain.

06/03/2024, 12:54

ActuaLitté

Moon Knight, justicier lunaire et passablement tordu

L’identité secrète est le propre du super héros – ça et les collants trop moulants. Apparu dans Werewolf by Night #32 en 1975, Marc Spector fêtera ses 50 ans de lutte contre le crime à New York : il protège les voyageurs, chers au dieu égyptien qui l’a choisi pour avatar. Non sans l’avoir sauvé de la mort. Mais ce personnage, atteint d’un trouble dissociatif, coexiste mentalement avec trois autres personnes. De quoi en faire un justicier atypique, dont les méthodes effraient.

06/03/2024, 12:16

ActuaLitté

Où en est la lecture dans les campagnes françaises de 2024 ?

En février 1967, l'ORTF diffusait un numéro de sa Bibliothèque de poche, dans lequel le journaliste disparu en 2012, Michel Polac, partait à la rencontre de bergers pour discuter de leurs lectures. ActuaLitté reprend le principe à l'occasion du Salon de l'Agriculture, en interrogeant des acteurs du secteur primaire, afin de vérifier : où en est le rapport au livre dans les campagnes de 2024 ?

01/03/2024, 18:53

ActuaLitté

Plutôt BFM que CNews : Isabelle Saporta, bientôt la porte ?

Dans quel monde une salariée dénigrerait publiquement l’une des sociétés de son employeur, sans se faire tirer l’oreille ? Mieux : présenterait comme plus brillante une entreprise concurrente, du même secteur d’activité ? Eh bien… soit les anti-Bolloré reverront leur copie quant aux “méthodes” (censure, liberté de parole brimée, etc.) chez Vivendi… Soit Isabelle Saporta prépare son départ de chez Fayard ?

29/02/2024, 15:42

ActuaLitté

"Les IA génératives menacent aujourd’hui l’activité des auteurs des arts visuels"

L'ADAGP l'affirme : « Les systèmes d’intelligence artificielle (IA) générative, capables de produire instantanément des contenus visuels à la demande des utilisateurs, menacent aujourd’hui l’activité des auteurs des arts visuels. » En réaction à ce constat, la société de perception et de répartition des droits d'auteur a publié une déclaration générale d’opposition. Elle s'explique dans un communiqué, reproduit ici par ActuaLitté.

23/02/2024, 17:08

ActuaLitté

Librimania : le jeu que toute l'édition va s'arracher

#Noshorizonsdesirables – Foin des IUT et autres Masters pros Métiers du livre : voici le futur compagnon et prochain best-seller en librairie — s’il est un jour commercialisé — Librimania plonge les joueurs dans l’univers impitoyable… du monde du livre. Accrochez-vous à un dictionnaire ou une encyclopédie, ça décoiffe !

21/02/2024, 19:22

ActuaLitté

Mort d'Alexeï Navalny : “Il n’a jamais reculé devant le pouvoir”

Le décès d’Alexeï Navalny, survenu ce 16 février au centre pénitentiaire de Kharp à l'âge de 47 ans, provoque un soulèvement — et les regards fusent vers Vladimir Poutine, qui se serait définitivement débarrassé d’un opposant. Le Pen Club français a diffusé un hommage, ici proposé en intégralité.

17/02/2024, 10:49

ActuaLitté

Une nuit dans une yourte kirghize, bercés par la pluie

#AVeloEntreLesLignes — Partis à la conquête de nouveaux horizons, Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek pédalent à travers une odyssée littéraire. Leur défi ? Explorer le plus grand nombre possible de librairies sur un itinéraire qui les mène à vélo de Paris jusqu'à Oulan-Bator. Ils partagent avec ActuaLitté leurs aventures et découvertes dans ce journal de voyage.

16/02/2024, 15:24

ActuaLitté

L'étude sur le partage de la valeur du SNE, “un éclairage partiel et biaisé”

Dévoilée le 1er février dernier, l'étude sur le partage de la valeur du livre, commandée par le Syndicat national de l'édition, n'a pas vraiment convaincu. La quasi-totalité des organisations d'auteurs ont dénoncé ses résultats, assimilés à une pure et simple tentative de manipulation. L'Association des traducteurs littéraires français (ATLF) ajoute sa voix revendicative, dans un texte reproduit ci-dessous.

15/02/2024, 10:03

ActuaLitté

Une étude sur les revenus qui “ne reflète en rien la réalité” des auteurs

Le Syndicat national de l'édition, organisation patronale du secteur, a présenté le 1er février les données de son étude sur le partage de la valeur du livre entre les maisons d'édition et les auteurs. Une étude dont les méthodes et la présentation des résultats ont été largement décriées par les auteurs et leurs représentants. Le Conseil Permanent des Écrivains (CPE), dans un texte reproduit ci-dessous, signifie ses propres réserves, mais aussi ses attentes vis-à-vis du ministère de la Culture.

14/02/2024, 11:46

ActuaLitté

À vélo entre les montagnes et les yourtes

#AVeloEntreLesLignes — Zoé David-Rigot et Jaroslav Kocourek se sont lancés dans une aventure exceptionnelle, celle de parcourir la distance entre Paris et Oulan-Bator à vélo. Tout au long de leur parcours, ils font escale dans autant de librairies que possible. Leur odyssée est couverte par ActuaLitté, qui partage leurs histoires au fur et à mesure.

14/02/2024, 10:33

ActuaLitté

Livres audio : saga, c'est plus fort que toi

Dans un nouvel article, Nathan Hull, responsable de la stratégie de Beat Technology, s'intéresse aux sagas littéraires et à leur capacité à captiver les lecteurs sur le long terme. Comment expliquer ce succès durable ? Et, surtout, comment le reproduire dans un domaine bien particulier, celui du livre audio numérique ?

13/02/2024, 12:48