Les Galons de la BD sont un prix littéraire saluant la bande dessinée, comme son nom l’indique, institué par le ministère des Armées. Célébrer les bulles, le nouveau rôle, plus pacifique, que s’attribue le « deuxième acteur culture de l’État », d’après Florence Parly, la ministre. Or, si galons il y a ce n’est pas à travers une, mais deux récompenses : une sélection quasi commune (c'est important), mais deux thématiques, à savoir une sélection officielle et un prix Histoire. Roulement de tambour, et garde-à-vous, s’il vous plaît.
Présenté en octobre dernier, les Galons de la BD sont dotés de respectivement 6000 € pour le prix Sélection officielle et 3000 € pour le prix Histoire. Et depuis quelques heures, nous connaissons les finalistes, dans une présentation très 2.0 de la part du ministère — mais un peu glissante.
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« Décerné en mars 2021, ce prix du ministère des Armées récompensera deux créations originales et récentes traitant du sujet militaire », explique la Grande Muette, qui indique avoir reçu 81 titres au final pour ses prix, et conservé 20 ouvrages pour sa première sélection.
Les finalistes sont les suivants :
À mains nues de Leïla Simani et Clément Oubrerie (Les Arènes BD)
Les Damnés de la Commune T3 : Les orphelins de l’Histoire de Raphaël Meyssan (Delcourt)
Napoléon doit mourir de Jean-Baptiste Bourgeois (Sarbacane)
Puisqu’il faut des hommes : Joseph de Philippe Pelaez et Victor L. Pinel (Grand Angle)
L’Homme qui tua Chris Kyle, une légende américaine de Fabien Nury et Brüno (Dargaud)
La Bombe de Laurent Frédéric Bollé, Alcante et Denis Rodier (Glénat)
Dans son empressement, le ministère avait, semble-t-il, oublié d'indiquer qui étaient les finalistes du prix Histoire Galons de la BD, laissant planer un insoutenable suspense. « En fait, quatre de ces six titres concourent aux deux prix, tandis que La Bombe et L’Homme qui tua Chris Kyle ne sont éligibles “que” au grand prix. Le Prix Histoire ne concerne que des BD historiques sur des conflits dans lesquels l’Armée française a été impliquée », nous précise-t-on à l’organisation. Confusant.
Mais oui : une sélection quasi commune, pour les deux prix, disions-nous.
Pour qui sourcillerait, interdit, le ministère précise que son implication dans l’univers culturel prend différentes formes — l’engagement dans la bande dessinée n’en serait que la dernière incarnation. Engagez-vous, qu’ils disaient, engagez-vous, vous ferez de la BD…
Promis, lors de la remise des prix, aucune confusion ne sera possible.
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